Génocide au Rwanda

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Lors d'un discours hautement symbolique prononcé à Kigali le 27 mai 2021, Emmanuel Macron a reconnu "les responsabilités" de la France dans le génocide qui a fait plus de 800 000 morts en 1994 au Rwanda. Le président français, qui estime que son pays "n'a pas été complice" de ces crimes, n'a toutefois pas présenté d'excuses officielles. Cette visite constitue, selon l'Elysée, "l'étape finale" d'un processus de normalisation entre Paris et Kigali, où un ambassadeur français va faire son retour.

Fin mars 2021, un rapport de plus de 1 000 pages, fruit de deux années d'analyse des archives françaises, avait dressé un bilan sans concession de l'implication militaire et politique de Paris. Tout en écartant la "complicité" de génocide, il jugeait que la France "est demeurée aveugle face à la préparation" du génocide et porte des "responsabilités lourdes et accablantes".

Au début des années 1990, la France avait soutenu le président Juvénal Habyarimana, un Hutu en butte à la rébellion majoritairement tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), basée en Ouganda et menée par Paul Kagame. Le 6 avril 1994, l'avion du président Habyarimana avait été abattu au-dessus de Kigali. S'en étaient suivies des massacres à grande échelle de Tutsi, accusés par les extrémistes hutu de collusion avec le FPR.

La France avait alors déclenché l'opération humanitaire Turquoise, mobilisant jusqu'à 2 500 soldats. La mise en place d'une "zone humanitaire sûre" (ZHS) dans le sud-ouest du Rwanda avait de facto freiné la progression du FPR. En juillet 1994, ce dernier s'est finalement emparé de Kigali, mettant fin au génocide.