Rwanda : 30 ans de traumatisme après le génocide des Tutsis
Une rescapée du génocide au Rwanda tient, dans ses mains, les portraits de ses parents et de sa grande sœur, tués il y a trente ans car ils étaient tutsis. Elle est venue faire dessiner leur visage, hors de question qu’ils s’effacent. "Mes enfants me posent beaucoup de questions sur ce qu’il s’est passé avec la famille", explique-t-elle, très émue. "Qu’ils puissent voir leurs portraits à la maison leur permettra de se faire une image d’eux." Quelques coups de crayon sur une feuille ou sur une tablette, pour ne pas oublier ce qu’il s’est passé pendant les 100 jours meurtriers de 1994.
Entre 800 000 et un million de personnes tuées
À l’époque, les tensions ethniques sont vives, attisées depuis des décennies. Des extrémistes Hutu prêchent alors publiquement l’extermination des Tutsis. Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais est abattu par un missile, l’explosion précipite leur projet sanglant. La violence s’est ensuite rapidement étendue dans tout le pays. Entre 800 000 et un million de personnes ont été tuées en trois mois. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population rwandais est née après le génocide.
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