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Rwanda : "Beaucoup de gens de la société civile nous disent que ce discours a été à la hauteur de leurs attentes", assure Hervé Berville

Le député LREM d'origine rwandaise était du déplacement jeudi à Kigali avec Emmanuel Macron.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 7 min
Le député LREM Hervé Berville à l'Assemblée nationale, le 3 mars 2020. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Beaucoup de gens, de ministres, ou encore d'écrivains nous disent que ce discours d'Emmanuel Macron a été à la hauteur de leurs attentes", assure jeudi 27 mai sur franceinfo le député LREM Hervé Berville. Lui-même d'origine rwandaise, il était du déplacement à Kigali. Selon lui, des excuses auraient été "dérisoires pour un génocide qui a fait plus d'un million de mort", alors que des associations de rescapés se disent déçues. Il estime par ailleurs "indispensable" de chercher "sans relâche" les génocidaires cachés en France. "C'est une dette que l'on à l'égard du Rwanda."

franceinfo : Nous imaginons votre émotion, vous qui êtes originaire du Rwanda.

Hervé Berville : Oui, je pense que pour tous ceux qui se rappellent de cette terrible tragédie, c'est un moment avec beaucoup d'émotion. Emmanuel Macron a eu des mots forts et le président rwandais a répondu avec des mots forts en reconnaissant la responsabilité de la France. C'est une amitié, un rapprochement, une réconciliation qui permet d'envisager de construire un avenir plus serein et radieux pour les jeunesses des deux pays.

Que dîtes-vous aux associations déçues par l'absence d'excuses de la France ?

Je peux comprendre leur position. Ce qui est sûr, c'est que je constate que le président Kagamé a dit que ce discours avait plus de valeur que des excuses. D'ailleurs, des excuses seraient dérisoires pour un génocide qui a fait plus d'un million de mort.

La vraie notion qui doit être au cœur de tout ça, et ce qu'a dit très clairement le président de la République, c'est qu'il y a des responsabilités françaises accablantes.

Hervé Berville, député LREM

à franceinfo

Les autorités françaises ont été entraînées dans une mécanique implacable et se sont fourvoyées. Surtout, il a évoqué cette question du pardon qui est centrale dans le dialogue que l'on a avec nos partenaires africains. En étant sur place, je peux vous dire que beaucoup de gens de la société civile, de ministres, ou encore d'écrivains nous disent que ce discours a été à la hauteur de leurs attentes.

Pensez-vous qu'il faille aller chercher les génocidaires cachés en France ?

Bien sûr, c'est indispensable. Comment voulez-vous faire ce travail de réconciliation et que les mémoires des rescapés soient apaisées quand ils se disent qu'ils peuvent tomber nez à nez avec un génocidaire au détour d'une rue à Paris ou ailleurs en France. On a renforcé les moyens du pôle de lutte contre les génocides et on a eu un premier résultat en arrêtant Félicien Kabuga, le "financier" du génocide, il y a un an et demi en France. On va continuer sans relâche. C'est une dette que l'on à l'égard du Rwanda et des rescapés.

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