Rwanda : 30 ans après le génocide, les plaies restent à vif
Au cœur de Ngoma, un district situé dans la province de l’est du Rwanda, Agatha tente, tant bien que mal, de retrouver la paix. Comme chaque année depuis trois décennies, à l’approche du mois d’avril, cette Rwandaise de 45 ans lutte contre ses traumatismes. "Chaque anniversaire me rappelle comment j’ai vécu le génocide et tout ce que j’ai enduré du début à la fin", a-t-elle expliqué. Elle fait partie des 250 000 femmes violées pendant le génocide qui a visé la minorité tutsi au Rwanda il y a 30 ans. Agressée à l’âge de 17 ans par un Hutu, elle est ensuite tombée enceinte.
Les enfants de viol pas reconnus comme victime du génocide
Un enfant qu’elle tente d’aimer, malgré la désapprobation de sa famille. "Je me sentais très mal d’élever cet enfant en sachant que son père appartenait à la tribu qui a tué mes frères mais, une fois de plus, mon côté humain l’a emporté", a-t-elle confié. Sa fille a bien du mal à faire une place, elle qui est rejetée par les deux côtés de sa famille. Au Rwanda, 30 ans après la tragédie, les enfants nés d’un viol ne sont toujours pas reconnus comme victimes du génocide. Selon une ONG, ils seraient environ 20 000.
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