Nucléaire : 10 000 recrutements en 10 ans
À deux km de la centrale de Gravelines (Nord), dans cet atelier, se joue une partie de l’avenir du nucléaire français. Ce sous-traitant est spécialisé dans le tuyautage, une activité stratégie que Bastien Van Der Linde découvre jour après jour. Cet ancien chauffeur routier a signé un contrat de professionnalisation pour devenir soudeur. Mais comme tous ses autres collègues, il lui faudra accumuler des années d’expérience en atelier, avant d’intervenir en centrale.
"C’est un milieu à part", confirme Cédric Dumarquez, soudeur pour Altrad Endel. Un milieu à part, et qui recrute à tour de bras. L’an dernier, le chef de l’État a lancé la commande de six EPR de nouvelle génération. Deux à Gravelines, deux à Penly (Seine-Maritime), deux à Bugey (Ain) ou au Tricastin (Drôme), le lieu n’est pas encore tranché. Soit pour l’ensemble du parc, 10 000 personnes par an à recruter pendant 10 ans. Alors le gouvernement a lancé des bourses d’étude.
"Des aptitudes et un comportement spécifiques"
Dans un lycée de Seine-et-Marne, cinq élèves en bénéficient et touchent 600 euros par mois. Sélectionnés au mérite, les boursiers sont encadrés et tenus de poursuivre dans la filière pendant plusieurs années. Au total cette année, 200 lycéens bénéficient de cette bourse. Au-delà du coup de pouce, s’orienter vers le nucléaire exige des aptitudes et un comportement spécifique.
"Le savoir-être, dans l’industrie nucléaire, c’est quelque chose qui est fondamental, parce qu’on travaille en équipe, et on est tous responsables les uns des autres", insiste Stéphane Dervillez, professeur en électrotechnique au lycée André Malraux, à Montereau-Fault-Yonne. L’an dernier, le financement des actions de formation dans le nucléaire s’est élevé à 60 millions d’euros.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.