Haut-Karabakh : sur les traces des exilés arméniens
Sur la route de l’exil, un attelage intrigue, vendredi 29 septembre. Un camion transporte une voiture et des civils debout. Ce sont des voisins d’un même village. Ayant emporté un frigo, des vélos et quelques vêtements, les douze voisins voyagent ensemble depuis deux jours. Le camion rejoint le flot immense des réfugiés du Haut-Karabakh. Sur la place de Goris (Arménie), au milieu des bus, se trouve la Lada blanche d’une famille de six personnes, dont un enfant de deux ans. À Stepanakert (Haut-Karabakh), le père était coiffeur et la mère comptable.
La valise plutôt que la vengeance
Avec 1 500 euros de revenus par mois, ils vivaient bien et étaient propriétaires de leur maison. La mère a eu le temps d’emporter les albums de famille, elle a le sourire en regardant les photos de son mariage, des baignades et de la nature du Karabakh. "C’est horrible, on a tout laissé. Mais grâce à Dieu, nous sommes tous en vie", se rassure-t-elle. Leur fille, âgée de 22 ans, assure être partie la tête haute. Elle préfère la valise à la vengeance des vainqueurs azerbaïdjanais. Sur la place, se trouvent des milliers d’autres réfugiés et un prêtre arménien pour une bénédiction de réconfort.
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