Guerre en Ukraine : ce que l'on sait du bombardement d'une école dans la région de Louhansk
Les autorités ukrainiennes ont fait état de 60 morts après la "destruction complète" d'une école dans un village de l'est du pays. Un bilan dramatique qui vient s'ajouter à la liste des abris de civils bombardés depuis le début du conflit.
Se réfugier dans une école n'a pas suffi. Soixante personnes, toutes civiles selon les autorités ukrainiennes, sont mortes samedi après le bombardement d'un établissement scolaire dans la région de Louhansk, dans l'est du pays. Seuls une vingtaine de villageois ont survécu à ce bombardement, qui a "complètement détruit" l'école, selon Serguiï Gaïda, le gouverneur de la région. Franceinfo fait le point sur cette frappe sanglante imputée à l'armée russe.
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Près de cent personnes s'étaient cachées dans cette école
Les faits se sont produits samedi 7 mai dans le village de Bilohorivka, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de la ville de Louhansk, capitale régionale sous contrôle de l'armée russe. Selon les autorités ukrainiennes, une bombe lâchée par l'aviation russe a visé une école au centre de cette bourgade, où 90 personnes s'étaient cachées pour fuir les bombardements. Le premier bilan donné par les autorités locales, qui faisait état de 60 morts, a été repris dimanche par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'une intervention en visioconférence à un sommet du G7.
Interviewé par The Guardian dimanche (lien en anglais), le gouverneur de la région de Louhansk a précisé que le bâtiment s'était "totalement effondré" lors de la frappe. "Une bombe aérienne n'est pas un missile, a également déclaré Serguiï Gaïda, une telle explosion produit des températures extrêmes." Sur place, l'intensité du brasier et la tombée de la nuit ont considérablement ralenti les pompiers ukrainiens. De peur d'être repérés par l'armée russe et visés par de nouveaux bombardements, les secouristes ont choisi de ne pas allumer leurs lampes torches et ont ainsi dû attendre le lever du jour pour retrouver d'éventuels survivants, en vain.
Les bombardements se sont intensifiés dans l'est de l'Ukraine
Les frappes se sont renforcées ces derniers jours dans l'est du pays, que la Russie pourrait être tentée d'annexer. Ce recours massif aux bombes et missiles a parfois été expliqué par l'approche du 9 mai, une date-clé pour Vladimir Poutine. Les habitants de certaines villes comme Lyman, dans l'oblast de Donetsk, n'ont plus d'autre choix que de partir.
Samedi, une autre frappe imputée à l'armée russe a touché un village situé à quelques kilomètres de Bilohorivka, et plus particulièrement une maison abritant une dizaine de personnes, a déclaré le gouverneur de la région. En raison d'une "plus forte probabilité de bombardements des villes ukrainiennes les 8 et 9 mai", plusieurs gouverneurs régionaux ont choisi d'annuler les commémorations de la Seconde Guerre mondiale, initialement prévues dimanche à travers le pays.
Pour le gouvernement ukrainien, Vladimir Poutine "n'a plus aucune limite"
Un hôpital pour enfants le 10 mars, un théâtre à Marioupol le 17 mars : la liste des bâtiments bombardés alors qu'ils abritaient des civils s'allonge et provoque la colère des autorités ukrainiennes. Face aux dirigeants du G7, dimanche, Volodymyr Zelensky a fustigé les "violents bombardements" de la veille,"comme si ce n'était pas le 8 mai (...), alors que le maître mot devrait être la paix pour tous les gens normaux". "L'Ukraine et le monde libre s'en souviendront", a-t-il lancé.
"Il est absolument clair que Vladimir Poutine n'a plus aucune limite", a pour sa part alerté Olha Stefanishyna, vice-Première ministre ukrainienne, dans un entretien accordé à franceinfo. D'après cette dernière, Moscou cherche à contrôler la zone du Donbass et tout le sud de l'Ukraine,"quel qu'en soit le prix". "Rien ne peut le stopper, rien ne peut l'arrêter, a-t-elle déploré, sauf l'armée ukrainienne et la pression des sanctions financières contre son gouvernement."
Alors que l'Union européenne continue à durcir sa position vis-à-vis de la Russie, les pays du G7 ont annoncé dimanche, par l'intermédiaire de la Maison Blanche (document en anglais), vouloir interdire ou supprimer progressivement leurs importations de pétrole russe.
Dans son traditionnel discours du 9 mai, Vladimir Poutine a de nouveau justifié lundi l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe. "L'Otan se rapprochait de nos territoires. (…) La Russie a tout fait pour repousser à titre préventif l'agresseur", a notamment déclaré l'autocrate russe, avant d'assister à un gigantesque défilé militaire sur la place Rouge, à Moscou.
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