Sur la route, la concentration est à son paroxysme. À travers les lignes russes, sous le vacarme des obus, Nikolay Mavsisan, chauffeur de bus, livre du pain aux civils restés dans la ville de Lyman (Ukraine), assiégée par l'armée russe. Si le chauffeur apporte du pain à l'aller, il repart avec des civils car à Lyman, beaucoup choisissent de fuir. Des familles entières, épuisées par plus de deux mois de combats et de bombardements, partent à bord du bus vers une zone hors des combats.Un danger constantSur la route, le danger est constant. Un obus vient en effet de tomber à quelques mètres du bus et de ses passagers. L'éclat dans la vitre du véhicule témoigne de la proximité des combats. "Je conduis très très vite parce que j'ai très peur", témoigne Nikolay Mavsisan. Sur les visages des passagers, la peur se mêle au soulagement d'avoir enfin quitté l'enfer. Dimanche 1er mai, quatre civils avaient été tués lors d'une frappe à Lyman.