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Guerre en Ukraine : "Il est absolument clair que Poutine n’a plus aucune limite", affirme Olha Stefanishyna, vice-première ministre ukrainienne

"Il est clair que l’Ukraine et sa résistance écrivent l’histoire de la nouvelle Europe", estime Olha Stefanishyna alors que la Russie commémore lundi la capitulation de l'Allemagne nazie face aux Alliés en 1945.

Article rédigé par franceinfo
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Olha Stefanishyna, vice Première ministre ukrainienne chargée de l'intégration européenne et euro-atlantique, s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles, le 10 janvier 2022. (JOHN THYS / AFP)

"Il est absolument clair que Poutine n’a plus aucune limite", a déclaré sur franceinfo lundi 9 mai Olha Stefanishyna, la vice-première ministre en charge de l’intégration européenne et des relations euro-atlantiques, alors que la Russie commémore lundi sa victoire sur l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.

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franceinfo : Quelle est la situation dans le pays, à l’heure où nous parlons ?

Olha Stefanishyna : L’objectif que Poutine a assigné à son armée, c’est de contrôler toute la zone du Donbass et tout le sud de l’Ukraine, quel qu’en soit le prix. Aujourd’hui, alors que nous célébrons le jour de l’Europe, ils ne font qu’obéir à des ordres qui impliquent la destruction de l’Ukraine.

Plus précisément, quelle est la situation à Marioupol ?

Nos forces armées répondent aux ordres du commandement central à Kiev. Ils ont clairement déclaré que tant qu’ils pourront sauver ne serait-ce qu’une seule vie de citoyen ukrainien et de civil dans cette zone, ils resteront, le temps qu’il faudra. Cette résistance, depuis plus de 70 jours, du bataillon d’Azov dans l’usine d’Azovstal a permis d’avoir des négociations et de trouver un accord à l’ONU pour procéder à l’évacuation de la population civile. Si nos forces armées n’avaient pas tenu cette zone et n’avaient pas résisté, ces civils n’auraient pas pu être sauvés. Nous parlons là d’environ 500 personnes. Les négociations se poursuivent pour permettre l’évacuation de blessés, qui sont toujours pris au piège.

Ce 9 mai, la Russie commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Redoutez-vous des attaques supplémentaires sur Marioupol ?

Aujourd’hui, c’est le jour de l’Europe, et Poutine, au Kremlin, célèbre la guerre. Le contraste ne pouvait être plus éclatant. Nous voyons bien les préparatifs que Poutine a fait pour cette journée, et la déclaration qu’il s’apprête à faire lors de cette parade. Et c’est en bombardant massivement nos villes, en attaquant les zones résidentielles et les bâtiments, et en imposant plus de souffrance aux civils… Voilà les préparatifs que l’armée russe fait en Ukraine.

On ne s’attend à aucune action positive ou même neutre aujourd’hui. Ce qu’il y aura pour sûr, c’est davantage de désespoir, de crimes de guerre sur le territoire ukrainien. Nous ne voulons pas prédire un quelconque scénario, mais il est absolument clair que Poutine n’a plus aucune limite. Rien ne peut le stopper, rien ne peut l’arrêter, sauf l’armée ukrainienne et la pression des sanctions financières contre son gouvernement.

L’Union européenne et ses dirigeants font-ils suffisamment pour vous aider ? Que leur demandez-vous ?

Il est clair que l’Ukraine et sa résistance écrivent l’histoire de la nouvelle Europe, où l’Ukraine contribue à la sécurité et au développement économique, à la prospérité de l’Europe. Et elle est à l’avant-garde pour défendre ses valeurs. Nous espérons que lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe, les dirigeants se comporteront vraiment comme des leaders politiques et s’engageront à faire de l’Ukraine un membre à part entière, et que cet engagement se concrétisera rapidement.

Quel est votre point de vue sur les sanctions prises ?

Jusqu’à présent, il y a eu une très forte coordination du G7, des États-Unis, pour imposer des sanctions et une forte pression sur la Russie. Mais il est absolument essentiel de s’assurer que Poutine soit complètement isolé et qu’il n’ait plus aucun instrument pour financer l’agression de l’Ukraine. Plus tôt cet isolement interviendra et plus tôt les sanctions seront mises en place - pas seulement imposées, mais mises en œuvre - et donc plus tôt adviendra la victoire de la démocratie et des valeurs démocratiques. Nous espérons que les dirigeants parviendront à un consensus pour imposer des sanctions très sévères et un embargo sur le gaz et le pétrole de Russie. C’est ça qui changera la donne et sonnera le début de restrictions plus sévères.

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