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Rentrée politique : à huit mois de la présidentielle, Emmanuel Macron est "sur toutes les balles"

L'été n'a pas été de tout repos pour le gouvernement, entre variant delta, incendies, manifestations anti-vax, criminalité à Marseille et crise afghane. Et l’agenda politique de la rentrée s’annonce également déjà bien rempli.

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Emmanuel Macron, le 24 août 2021, lors d'un G7 virtuel sur l'Afghanistan. (SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP)

La rentrée du gouvernement s’annonce bien chargée après un été qui n’a pas marqué de trêve. L’épidémie de Covid-19 a explosé dans les Antilles, contraignant Emmanuel Macron à organiser à distance depuis Brégançon au cœur du mois d'août un Conseil de défense sanitaire et un Conseil des ministres. Le président s’est également rendu à Cogolin en compagnie de Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, alors que le massif des Maures dans le Var était ravagé par les incendies. Et il a pris la parole lors d'une allocution après la prise de Kaboul par les talibans en Afghanistan. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, lui, a fait un saut à Marseille, confronté à des assassinats quotidiens lié au trafic de drogue.

Depuis lundi, le gouvernement et le président de la République sont de retour à Paris. Dès mercredi 25 août, se tiennent un Conseil de défense consacré au Covid et un Conseil des ministres de rentrée.   

Le Covid mais pas uniquement

Emmanuel Macron n'en a pas fini avec la crise sanitaire et la présidentielle est dans huit mois. À l'Élysée, on est très prudent. On intègre que le virus et les variants peuvent toujours apporter de mauvaises surprises. Mais la priorité numéro un cet été, c'était la vaccination. "Et on a apporté la preuve par les faits qu'elle nous a permis de passer la 4e vague", avance un conseiller.

Les chiffres de l'économie, sans être tout à fait satisfaisants, sont jugés meilleurs que prévus.   

Maintenant l'exécutif va surveiller de près la rentrée scolaire. "On ne peut pas dire aux parents qu'elle est normale, il faut rassurer sans dramatiser", estime une source gouvernementale. Mais si ça se passe bien, on va retrouver de la "bande passante", juge un pilier de la majorité. En clair, il redevient  possible de parler d'autre chose que d'épidémie aux Français.   

Une thématique par semaine

Chaque semaine de septembre, Emmanuel Macron a inscrit une thématique à son programme. Première semaine : Marseille, qui a subi un été meurtrier. Emmanuel Macron va s’y rendre trois jours et présenter un plan pour la cité phocéenne. Deuxième semaine, séminaire de rentrée à l'Elysée et présentation d'un plan d'investissement pour bâtir la France de 2030. Troisième semaine : le président de la République  conclura lui-même le Beauvau de la sécurité, ce cycle de consultations mené par le ministère de l'intérieur pour moderniser la police et la gendarmerie. Quatrième semaine : Emmanuel Macron présentera le détail de son "revenu d'engagement pour les jeunes", comme il l'avait annoncé dans son allocution de juillet.   

Un conseiller ministériel résume : économie, sécurité, cohésion sociale... Sur tout, le président sera en première ligne.   

Une campagne déguisée ?  

Certains y voient un président en campagne alors qu’officiellement, Emmanuel Macron n’est pas encore candidat à sa réélection. Dans son entourage bien entendu, ce n'est pas comme cela qu'on voit les choses. "Notez qu'l y a deux genres très différents de rentrée politique, persiflent ses proches. Il y a ceux qui s'écharpent pour savoir qui sera candidat" et "pendant que les autres s'entretuent, lui est "dans l'action", "aux manettes".   

Ils font valoir qu'Emmanuel Macron, lui, "porte ses dossiers, les fait exister". "Personne ne peut encore dire quel sujet dominera la campagne", juge son entourage. Le président de la République "non seulement poursuit son action, mais  il accélère". Il est "sur toutes les balles", "occupe le terrain", "ne se planque sur rien", dit un collaborateur.   

Emmanuel Macron ne parle pourtant plus depuis longtemps du "retour des jours heureux". "Ils viendront quand il sera réélu", ose un conseiller du pouvoir.

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