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Réouverture des cafés et restaurants : ce n'est "pas près d'arriver" si "les Français ont un comportement débridé" lors du déconfinement prévient un professionnel

Patron d'un café dans l'Hérault et président de la branche des cafés, des bars et des brasseries au Groupement National des Indépendants, Marcel Bénezet insiste sur le rôle des Français lors du déconfinement dans la survie de beaucoup d'établissements.

Article rédigé par franceinfo
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Un bar fermé à cause du confinement près de la place du Trocadéro (Paris). (VICTOR VASSEUR / FRANCEINFO)

"Si les Français ont un comportement débridé" lors du déconfinement, "nos bars ne sont pas près de rouvrir" prévient vendredi 24 avril sur franceinfo Marcel Bénezet, président de la branche des cafés, des bars et des brasseries au GNI (Groupement National des Indépendants).

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L’élu à la chambre du commerce de Paris Île-de-France et patron d’un café à Marsillargues (Hérault) réagissait à l’annonce du ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui, vendredi 24 avril à l’issue d’une réunion à l’Élysée consacrée aux difficultés de l'hôtellerie-restauration et du tourisme, a déclaré qu’il y aura une "décision finale vers la fin du mois de mai pour avoir une date de réouverture des cafés, restaurants et bars".

franceinfo : Espériez-vous avoir une date précise de réouverture des cafés, bars et restaurants à l’issue de votre réunion avec Bruno Le Maire ?

Marcel Bénezet : Non, car tout dépendra du déconfinement des Français. Moi, je compte sur le civisme des Français le 11 mai. On sera fixé dix jours après ce déconfinement. Si les Français ont un comportement débridé, nos bars ne sont pas près de rouvrir. Il faut que les Français maintiennent les gestes barrières. Si c'est pour les voir sur les bords de Seine, au bord du canal Saint-Martin, dans les squares et les jardins à faire des pique-niques, tout le monde rapproché, non ! Si le nombre d’hospitalisations remonte, je peux vous assurer que nos établissements vont encore attendre avant d’accueillir du monde. Nous, nous sommes prêts. Notre guide de bonnes pratiques a été présenté ce matin au gouvernement. Bien sûr que ça va être compliqué. Si on rouvre la dernière semaine de mai ou la première semaine de juin, il est certain que tous les établissements ne pourront pas rouvrir. Il n'y aura pas de clientèle pour tout le monde, mais je pense que nous pouvons le faire. En tout cas, si le comportement des Français est remarquable, nous pourrons rouvrir le dernier week-end de mai ou début juin. De l’attitude des Français dépend la survie de nos établissements.

Justement dans ce guide de bonnes pratiques, il y a l'espacement des tables d'un mètre, la limitation des réservations, l'obligation pour les personnels de se laver les mains toutes les 30 minutes… Est-ce que c'est vraiment réalisable ?

Tout est réalisable. C'est une question de volonté, mais je pense qu'aujourd'hui, nos restaurateurs et cafetiers sont prêts à rouvrir et jouer le jeu dans les règles d'hygiène recommandées. Ils le feront pour la santé de leurs salariés, la santé de leurs clients et pour le maintien de leur entreprise ouverte. S’il y a le moindre dérapage, je peux vous assurer que nous serons vite refermés. Surtout qu’il y a la rumeur du "stop and go" (une alternance de périodes de confinement et de déconfinement, ndlr) qui circule beaucoup en ce moment et qui serait terrible pour nous. On rouvrirait pour fermer huit jours après, alors qu’on a des stocks de marchandises périssables. On ne veut pas de ça.

L’accès au Fonds de solidarité élargi pour l'hôtellerie et la restauration annoncé par Bruno Le Maire est-il suffisant ?

Pour l'instant, oui. Le Fonds de solidarité, dont le montant de l’aide passe à 10 000 €, nous en aurons besoin. Il ne faut pas oublier que 92 % des établissements, hôtels, restaurants ou bars sont fermés. Et qu’à la sortie, certains vont passer à la trappe. On ne va pas se mentir, on va frôler les 30 % de faillite. Et je voudrais bien me tromper en annonçant ce chiffre. Il y avait déjà des affaires qui étaient fragilisées avant même l'arrivée du virus. C’est vrai qu’aujourd’hui, il y a le Fonds de solidarité, les crédits d'emprunt de l'État… Mais le problème, c’est le prix des loyers qui ne sera plus le même qu’hier. Et en tant qu’élu à la chambre du commerce de Paris Île-de-France, je travaille sur un rapport pour justement inciter les propriétaires à revoir le prix des loyers, parce que le monde d'avant n'existe plus. On ouvrira nos restaurants dans des conditions nouvelles. On va perdre entre 40 à 60 % de notre clientèle. Il va falloir s'adapter.

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