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Coronavirus : Bruno Le Maire souhaite que tous les commerces puissent rouvrir le 11 mai, sauf la restauration

"Rien ne serait pire pour cette profession que de rouvrir dans la précipitation"assure le ministre de l'Economie sur franceinfo, à propos des bars et restaurants. Pour les autres secteurs, il défend le "principe de l'équité" pour qu'is puissent tous reprendre leur activité.

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, dans les studios de franceinfo, le 9 avril 2019. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Nous sortons de la phase de crise, nous allons aborder une deuxième phase de transition dans laquelle l'activité va reprendre", a annoncé jeudi 23 avril sur franceinfo Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. "Nous souhaitons que tous les commerces puissent rouvrir le 11 mai, par principe d'équité, je laisse simplement de côté la restauration, les bars et les cafés qui feront l'objet d'un traitement spécifique", a précisé le ministre. "Dans un troisième temps il y aura un retour à la normale pour l'activité économique mais nous n'y sommes pas", prévient-il.

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Concernant la restauration, "rien ne serait pire pour cette profession que de rouvrir dans la précipitation, assure Bruno Le Maire. Ce serait la pire des méthodes en la matière". Certains médias ont avancé la date du 15 juin pour cette réouverture mais le ministre déclare ne pas être en mesure de confirmer. "Aucune date n'a été fixée", affirme Bruno Le Maire.

La reprise doit se faire avec des "principes les plus clairs possibles pour tous les Français, insiste Bruno Le Maire. Le premier c'est la sécurité sanitaire. Il faut que tous les commerces qui rouvrent, les activités qui reprennent se fassent dans des conditions de sécurité sanitaire totale pour les salariés, les entrepreneurs et les commerçants." "Sécurité sanitaire, simplicité de ce retour à l'activité économique, et équité", résume Bruno Le Maire.

Un "protocole national de déconfinement"

Le ministre de l'Economie est revenu sur l'hypothèse d'une ouverture différencié selon les régions. "Est-ce qu'il faut tenir compte des disparités régionales ? C'est une évaluation sanitaire qui devra être faite. La situation n'est pas la même en Nouvelle-Aquitaine où il y a eu moins de cas de Covid ou en Ile-de-France où le virus circule beaucoup. Ce sera aux autorités sanitaires de nous faire des recommandations."

Pour que les règles de reprise soient claires, Bruno Le Maire prépare avec Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, "un protocole national de déconfinement. C'était la proposition de la CFDT qui est une bonne proposition, qui a fixé un certain nombre de règles qui peuvent s'appliquer pour tous, et ensuite sur des guides métier par métier. Nous avons commencé, avec Muriel Pénicaud à consulter les filières économiques et nous consulterons toutes les filières pour ajuster ces guides de bonnes pratiques."

Port du masque : "Aux autorités sanitaires de nous dire ce qui est nécessaire"

Bruno Le Maire met en avant le "respect de la méthode". Sur le port des protections et l'adaptation des commerces au respect des gestes barrières, il assure avoir remis mercredi, avec la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, "des premières propositions sur la base de la consultation de toutes les fédérations, de tous les commerces, de tous les secteurs d'activité pour adapter les guides de bonnes pratiques à la réalité de ces commerces. Quand vous êtes coiffeur, il y a forcément un contact, de la proximité, et donc les règles seront différentes de celles d'un grand magasin."

Bruno Le Maire précise sur les équipements de type masque que "ce sera aux autorités sanitaires de nous dire ce qui est nécessaire pour la sécurité sanitaire des salariés et des entrepreneurs." Le ministre estime que ce n'est pas son rôle de prendre position dans le débat sur le port du masque, défendu par exemple par l'Académie de médecine : "Je ne veux pas dire de bêtise, il faut que soit simple et équitable". "Sur le cadre sanitaire d'exercice de ces métiers, poursuit-il c'est aux autorités sanitaires de les définir et je pense que ce serait de mauvaises méthodes que le ministre de l'Economie et des Finances prenne des décisions qui ne sont pas de sa compétence et de son autorité."

Une médiatrice nommée pour négocier une annulation des loyers

Par ailleurs, pour aider les nombreuses entreprises et commerces qui ont dû fermer à cause du confinement, des aides ont été mises en place par le gouvernement. Pour certains, les loyers ont été annulés. "Il faut qu'on trouve un compromis" pour aider tous les commerces, a insisté Bruno Le Maire. "Nous avons obtenu des grandes foncières qu'elles annulent trois mois de loyers pour les très petites entreprises, moins de 10 salariés", a rappelé le ministre qui "salue le geste" mais estime que ce n'est pas suffisant. Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, a demandé que ce dispositif soit renforcé. "Il a raison, il faut aller plus loin. Mais la méthode que nous avons toujours suivie c'est d'aller pas à pas en consolidant les dispositifs et en les améliorant. Est-ce qu'il faut aller plus loin ? Oui. Est-ce qu'il faut ouvrir une négociation entre les grandes foncières et les autres commerçants ? Ma réponse est oui", a affirmé Bruno Le Maire. "J'ai décidé de nommer une médiatrice qui va faire cette médiation entre les grandes foncières et les chaînes, a annoncé Bruno Le Maire. Jeanne-Marie Prost devra d'ici quelques semaines nous apporter des solutions pour qu'on allège la charge des loyers pour les commerces de taille moyenne ou de taille plus importante."

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