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Tirs de policiers lors d'un contrôle à Paris : ce tweet de Jean-Luc Mélenchon qui met mal à l'aise à gauche avant les législatives

L'affaire prend une tournure politique voire polémique : dans un message, le leader de la France insoumise affirme que "la police tue" et fustige la présomption de légitime défense que réclame le syndicat Alliance, qualifié de "groupe factieux". Au point de gêner certains partenaires de la Nupes.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Luc Mélenchon, leader du parti La France insoumise, à Paris, le 19 mai 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

A quelques jours du premier tour des législatives, le sujet du maintien de l’ordre devient épidermique. Après la polémique autour de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, un fait divers survenu samedi 4 juin à Paris suscite la controverse. Lors d’un refus d’obtempérer, les policiers ont tiré sur un véhicule dans le 18e arrondissement, tuant une passagère et blessant le conducteur.

>> Paris : ce que l'on sait de la mort de la passagère d'une voiture, tuée par balle par des policiers dénonçant un refus d'obtempérer

Un tweet de Jean-Luc Mélenchon, publié lundi 6 juin, a particulièrement fait réagir. Le leader de la France Insoumise écrit : "La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?". 

Des propos aussitôt dénoncés par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ainsi que le syndicat Alliance, qui a annoncé un dépôt de plainte. Jean-Luc Mélenchon assume ses propos, qui gênent aussi à gauche, dans son propre camp.

"Un tweet que je n'aurais pas fait"

Au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), ils sont nombreux à ne pas vouloir d’une polémique qui viendrait freiner la dynamique dans les sondages, mais certains cadres socialistes sont tout de même mal à l'aise. "Ca n’a jamais été notre ligne, c’est un tweet que je n’aurais pas fait", commente Dieynaba Diop, porte-parole du PS qui trouve le vocabulaire employé par Jean-Luc Mélenchon "trop fort".

"Les faits sont graves, on déplore ce qu’il s’est passé, en attendant les conclusions de l’enquête, il faut rester mesurer dans les propos", poursuit l’adjointe au maire des Mureaux (Yvelines), tout en rejoignant sur le fond le leader insoumis : "On a un vrai souci de maintien de l’ordre, il faut tout revoir, on l’a dit concernant le Stade de France, mais quand on est un responsable politique, on ne peut pas dire que la police tue, c’est une généralisation", conclut-elle.

Il n’y a pas que chez les socialistes qu’on prend ses distances, c’est le cas aussi chez les écologistes, comme Renaud Le Berre. Sur franceinfo, le candidat Nupes aux élections législatives sur la circonscription des Français vivant en Espagne, Portugal, Andorre et Monaco, assure ne pas avoir "les mêmes paroles" que Jean-Luc Mélenchon : "Quand il y a un drame de ce genre, il faut toujours être prudent, avoir tous les éléments d'enquête pour se prononcer" et  assure "condamner tout abus."

Chez les communistes, c’est l’inverse : on ne voit pas le problème. Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel pendant la présidentielle et élu du 18e arrondissement, balaie ainsi d’un revers de main la polémique : "Il n’y a pas de divergence. Ce n’est quand même pas normal qu’un refus d’obtempérer débouche sur un mort", tout en reconnaissant, tout de même, qu’il n’aurait pas formulé les choses de la même manière.

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