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Jean-Luc Mélenchon assume ses propos sur la police : "Ce n'est pas normal qu'on tue quelqu'un parce qu'il refuse d'obtempérer"

"La police tue", a tweeté le leader de La France insoumise après que des policiers ont tiré sur un véhicule dans le 18e arrondissement, tuant une passagère et blessant le conducteur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Jean-Luc Mélenchon sur France Inter le 7 juin 2022. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Jean-Luc Mélenchon, invité mardi 7 juin sur France Inter, assume "évidemment" ses propos sur la police après la mort d'une passagère lors d'un contrôle routier dans le 18e arrondissement de Paris. Dans un premier tweet, le 4 juin, le leader de La France insoumise avait dénoncé "un abus de pouvoir inacceptable" et s'interrogeait : "La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve ? Le ministre félicite ?" Le 6 juin, il tweetait à nouveau : "La police tue et le groupe factieux Alliance [le syndicat de policiers] justifie les tirs et la mort pour 'refus d'obtempérer'."  Des propos qui ont été dénoncés par une partie de la classe politique.

>> Paris : ce que l'on sait de la mort de la passagère d'une voiture, tuée par balle par des policiers dénonçant un refus d'obtempérer

Jean-Luc Mélenchon ne retire rien de ce qu'il a tweeté : "Croyez-vous que j'écris comme ça, par distraction ?" Il dénonce l'absence de réaction à son premier tweet, au moment des faits. "Comme cela n'a rien donné, j'ai monté le ton, reconnaît-il. Et j'obtiens ce que je veux puisque des milliers de gens entendent qu'il y a au moins une personne dans ce pays, un responsable politique, qui n'accepte pas l'évolution de l'usage de la force."

Jean-Luc Mélenchon pointe "quatre morts en quatre mois pour des refus d'obtempérer" et promet, si les législatives lui donnent une majorité et qu'il est désigné Premier ministre, comme il le souhaite, de "changer cette doctrine d'usage de la force de police" en France. "Ce n'est pas normal qu'on tue quelqu'un parce qu'il y a un refus d'obtempérer. Il y a la loi, des punitions, des amendes, mais pas la peine de mort."

"Réformer la police de la cave au grenier"

Pour Jean-Luc Mélenchon, "il n'est pas acceptable" que les syndicats de police réclament le principe de la "présomption de légitime défense". "Le policier a tiré. Une jeune femme est morte. De quoi était-elle coupable ? De quoi l'accusait-on au point de l'abattre ?" Et il insiste : "Quel que soit le délit commis, nous sommes dans un pays où la peine de mort n'existe pas."

Jean-Luc Mélenchon souhaite "réformer la police de la cave au grenier". Il évoque le "dispositif policier honteux au stade de France", lors de la finale de la Ligue des Champions, ou encore l'usage de gaz lacrymogènes à la gare de l'Est, la semaine dernière, pour disperser des voyageurs qui tentaient de monter dans des bus de substitution. "J'estime qu'il est nécessaire d'arrêter cette escalade", lance le chef de file des Insoumis. "Je suis pour une police où il y a des gardiens de la paix qui font de la police de proximité, une police judiciaire qui court derrière les trafiquants d'armes, d'êtres humains et de drogue, et entre les deux, des forces qui sont là pour protéger le droit de manifester", précise Jean-Luc Mélenchon.

"Je suis pour une police de maintien de la paix, de la tranquillité publique", résume-t-il, tout en insistant sur le fait que "poser le débat de la doctrine de l'usage de la force" ne fait pas de lui "un anti-flic".

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