: Vidéo "Nous sommes simplement du bétail" : un ancien mercenaire du groupe paramilitaire russe Wagner témoigne après avoir déserté le front ukrainien
"J'avais étudié sur une carte où ce serait le moins compliqué de passer. J'ai franchi deux barrières du côté russe, j'ai traversé une forêt et je suis arrivé à la rivière." Selon son témoignage, Andreï Medvedev était encore il y a trois mois un mercenaire du groupe paramilitaire Wagner, cette milice privée engagée aux côtés de l'armée russe en Ukraine.
Il raconte aux équipes de "Complément d'enquête" de France 2, dans une interview diffusée mercredi 1er février au "20 Heures", comment il aurait franchi clandestinement la frontière norvégienne, dans la nuit du 12 au 13 janvier, après avoir combattu pendant quatre mois sur le sol ukrainien. "Les gardes-frontières se sont lancés à ma poursuite. Ils ont tiré deux fois dans ma direction et j'ai couru sur la rivière qui était gelée", explique cet homme de 26 ans.
Des mercenaires fusillés en public
Seule preuve de son appartenance à Wagner : une photo avec son matricule qu'il a prise avant de déserter. Il se dit aujourd'hui choqué par les méthodes de la milice, et déclare vouloir témoigner des exactions auxquelles il a assisté. D'après lui, ce groupe privé de combattants, suspecté de nombreuses violences en Ukraine, s'est montré particulièrement cruel avec les déserteurs.
"Un jour ils ont ramené deux mercenaires qui refusaient de combattre. Et devant tout le monde, en public, ils les ont fusillés et ils nous ont dit : 'Voilà ce qui arrivera à ceux qui osent nous trahir.'"
Andreï Medvedevà "Complément d'enquête", sur France 2
"Moi, ce qui m'a choqué, c'est la valeur qu'ils accordent à la vie humaine… à leurs propres soldats. Nous sommes simplement du bétail qu'ils envoient délibérément à la boucherie", a-t-il poursuivi. Andreï Medvedev a officiellement demandé l'asile à la Norvège. Il est aujourd'hui considéré comme un témoin et placé sous protection.
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