Ce qu'il faut savoir sur l'épisode de pollution qui étouffe la France
Selon Prev'air, aucune amélioration n'est prévue avant jeudi, au plus tôt.
La France grelottait, la voici qui toussote. Un nuage de pollution aux particules fines a commencé à recouvrir la France, vendredi 20 janvier, forçant les autorités à prendre des mesures contraignantes à l'égard des automobilistes. Alors que cet épisode s'accentue et doit se prolonger, au moins jusqu'à mercredi, franceinfo répond à vos interrogations sur le sujet.
A quoi ressemble ce nuage ?
Depuis le week-end, une large moitié nord de la France est concernée. Lundi, ce nuage s'étendait principalement jusqu'à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon et Grenoble. Il descendait même le Rhône jusqu'aux portes d'Avignon. Une situation amenée à perdurer au moins jusqu'à mercredi, selon les prévisions de la plate-forme nationale Prev'air.
>> CARTE. Regardez le nuage de particules fines envahir la France
Dans le détail, les concentrations en particules attendues lundi étaient "élevées à très élevées" sur l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val-de-Loire, le Grand-Est, les Hauts-de-France, l'Ile-de-France, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine. Des niveaux "assez élevés à élevés" étaient attendus en Bretagne, en Occitanie, dans les Pays-de-la-Loire et en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Pourquoi cet épisode de pollution intervient-il actuellement ?
Selon Prev'air, la source de cet épisode de pollution se trouve en grande partie dans la "situation météorologique". Ainsi, du fait des "vents faibles" et des "conditions anticycloniques sèches et froides", les polluants stagnent au-dessus du territoire. Le froid provoque aussi une hausse des émissions polluantes, par le biais, notamment, de la consommation accrue en "chauffage résidentiel". Les autorités pointent également la responsabilité du trafic routier.
Quels sont les risques pour ma santé ?
Selon l'Institut de veille sanitaire, la pollution a des effets sur les poumons, mais aussi sur le cœur, le cerveau, le sang, le système vasculaire. Elle provoque également des troubles de la reproduction. Environ 48 000 Français meurent, chaque année, à cause de la pollution de l'air aux particules fines, soit autant que les morts dues à l’alcool.
>> INFOGRAPHIE. Quels sont les effets de la pollution sur votre corps ?
Quelles sont les mesures imposées aux automobilistes ?
Plusieurs agglomérations sont concernées par des restrictions de circulation. A Paris et en proche banlieue, une "circulation différenciée" est appliquée au moins jusqu'à mercredi : les véhicules dotés des vignettes Crit'Air numéro 5 (très polluants) et ceux immatriculés avant 1997 doivent rester au garage. A Grenoble, c'est cette seconde catégorie qui est visée par l'interdiction. A Lyon et à Villeurbanne, c'est le principe de la "circulation alternée" qui prévaut, en fonction des plaques paires ou impaires - avec des exceptions pour les véhicules les moins polluants.
>> Tout ce qu'il faut savoir sur les vignettes anti-pollution à Paris
Dans de nombreuses régions, des mesures de réduction de vitesse ont été prononcées. Les habitants des zones touchées sont également invités à privilégier le covoiturage ou les transports en commun. En Ile-de-France, un "forfait journalier anti-pollution" est proposé à la vente pour les transports en commun, à défaut de gratuité. Des tarifs spéciaux existent aussi à Lille, Metz, Mulhouse ou encore Strasbourg.
Y a-t-il d'autres consignes à respecter ?
La préfecture de police de Paris a prononcé, au moins jusqu'à mercredi, une "interdiction de l'utilisation du chauffage individuel au bois" et une "suspension des dérogations de brûlage à l'air libre des déchets verts". Il est également recommandé de modérer la température des logements.
Des associations appellent les pouvoirs publics à aller plus loin dans la lutte contre la pollution, notamment en dépassant les "mesurettes" prises uniquement lors des pics de pollution. Certaines ont même tenté une action en justice contre l'Etat, en raison d'actions préventives jugées insuffisantes.
Dans la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, où un pic de pollution s'est prolongé pendant 36 jours cet hiver, un maire réclame une interdiction permanente de circulation pour les camions les plus polluants. En attendant, certains habitants ne voient d'autre solution que de déménager.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.