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Grève à la SNCF : les trains circuleront-ils lors des vacances de Noël ?

A une semaine du grand week-end de départ en vacances, l'inquiétude est de plus en plus forte pour les Français qui comptent sauter dans un TGV pour passer les fêtes de fin d'année en famille.

Article rédigé par franceinfo
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Les quais de la gare de l'Est, à Paris, le 5 décembre 2019, au premier jour du mouvement de grève à la SNCF contre la réforme des retraites. (SEVERINE CARREAU / HANS LUCAS / AFP)

Après dix jours de grève reconductible à la SNCF, c'est la question que tout le monde se pose : y aura-t-il des trains pendant les vacances de Noël ? A une semaine des grands départs en vacances, l'inquiétude est de plus en plus forte pour les Français qui comptent sur la SNCF pour passer les fêtes en famille.

Pour le moment, la grève semble bien installée à la SNCF. Même si les taux de grévistes étaient en baisse, vendredi 13 décembre, le mouvement social au sein de la compagnie reste très suivi, en particulier parmi les personnels indispensables à la circulation des trains (66,8% de grévistes chez les conducteurs, près de 44,4% chez les contrôleurs et 19,9% chez les aiguilleurs). De jour en jour, le trafic ne s'améliore qu'à la marge (1 TGV sur 4 et 4 TER sur 10 vendredi).

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Si la mobilisation reste comparable à la fin de la semaine prochaine, alors de nombreux passagers devront renoncer à prendre le train. Pendant la grève, le plan de transport du lendemain est définitif chaque jour à 17 heures. Mais afin d'anticiper et de pouvoir garantir la circulation de certains trains, des annulations sont décidées quelques jours plus tôt. 

La porte-parole de la SNCF, Agnès Ogier, a annoncé vendredi que la compagnie mettrait en ligne mardi 17 décembre la liste des trains "longue distance" qui circuleront "de façon totalement garantie" jusqu'au dimanche 22 décembre ; jeudi 19 pour les trains des 24, 25 et 26 décembreRachelle Picard, directrice générale de Voyages SNCF, a précisé que les TGV seront mis en priorité sur les lignes "où il y a plus de clients qui ont réservé." Elle a ajouté que "plus de la moitié des voyageurs partiront. Nous allons essayer d'accomplir des miracles."

Les conducteurs en première ligne

Tout va dépendre de l'attitude des syndicats, qui ne donnent pas tous les mêmes signaux quant à une poursuite du mouvement jusqu'aux vacances. La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF avec 34% des voix aux élections professionnelles de 2018 (31,9% chez les conducteurs), laisse planer la menace. Il n'y aura "pas de trêve pour Noël sauf si le gouvernement revient à la raison" en retirant son projet, a prévenu jeudi son secrétaire général, Laurent Brun, figure de proue de la contestation, sur franceinfo.

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SUD-Rail, troisième syndicat du groupe avec 17,28% (mais deuxième chez les conducteurs avec 31,8%) est sur la même ligne, menaçant non seulement de poursuivre la grève jusqu'à Noël, mais aussi jusqu'à la fin de l'année. Les deux syndicats les plus représentés chez les conducteurs (63,7% au total) sont aussi ceux qui sont les plus radicaux dans leurs revendications – le retrait pur et simple du projet du gouvernement – et qui seront donc les plus difficiles à convaincre.

La CFDT, en revanche, semble prête à observer une trêve des confiseurs. "Pendant la période des fêtes, notamment pour que les gens aillent rejoindre leur famille et aillent passer les fêtes de Noël, il faut leur laisser la possibilité de circuler comme ils l'entendent", a déclaré Laurent Berger, à titre personnel, sur BFMTV. La CFDT-Cheminots, plus remontée que sa confédération, "est attachée à cela également", a-t-il assuré. Mais que pèsera ce geste, sachant que la CFDT ne pèse "que" 18,4% des voix chez les conducteurs ?

Une bataille de communication

Autre inconnue : les mots d'ordre des syndicats ne seront peut-être pas suivis à la lettre sur le terrain. "On n'a ni de bouton pour arrêter une grève, ni pour la prolonger. C'est plus compliqué", souligne Fabrice Angéi, secrétaire confédéral de la CGT, cité par Libération.

A mesure que l'échéance approche, la bataille de communication redouble entre les syndicats et le gouvernement. La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, a jugé "irresponsable d'annoncer qu'on veut gâcher les vacances de Noël des Français". Conscient du risque de blocage lors des fêtes, le Premier ministre a appelé jeudi l'ensemble des organisations syndicales. Edouard Philippe leur a proposé "un cycle de réunions" à Matignon dès le début de la semaine prochaine.

Mais même dans le cas d'un arrêt de la grève en milieu ou fin de semaine prochaine, la galère ne se dissipera pas immédiatement. Après un mouvement social, il faut en effet repositionner les rames et les personnels dans les gares prévues par le plan de transport. Les trains qui n'ont pas roulé depuis plusieurs jours doivent, en outre, repasser par la maintenance. La reprise du trafic ne se fera donc que progressivement. 

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