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"Au bout du compte, on sera tous dans les mêmes manifs" : les députés de gauche défendent leur front unitaire du 22 mars

Un front unitaire le temps d’une manifestation : jeudi, l'opposition de gauche défile aux côtés des syndicats de fonctionnaires et de cheminots. Le PS sera aussi dans le cortège, mais à distance.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Clémentine Autain, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon le 23 septembre 2017 lors de la manifestation de La France Insoumise à Paris. (MAXPPP)

Des perturbations sont à prévoir jeudi 22 mars, journée de mobilisation partout en France pour défendre les services publics, à l'appel des sept syndicats de la fonction publique, et dénoncer la réforme de la SNCF à l'appel des syndicats de cheminots.

À Paris, hormis le Parti socialiste, toutes les oppositions de gauche devraient se regrouper, le temps d'un défilé. Des partisans de Benoît Hamon aux Insoumis de Jean-Luc Mélenchon, en passant par les écologistes d'EELV, le NPA d'Olivier Besancenot et les communistes de Pierre Laurent : au total, douze formations de gauche ont signé un appel unitaire, lundi, en soutien à la mobilisation du 22 mars. La démarche se veut unitaire. Elle a pourtant accouché dans la douleur. 

Les députés de gauche s'apprêtent à manifester ensemble le 22 mars, mais le PS restera à distance (reportage de Benjamin Illy à l'Assemblée nationale)

"Vous plaisantez ou quoi?" Dans les couloirs de l'Assemblée nationale, le député insoumis Éric Coquerel n'apprécie pas la remarque. Sa formation a-t-elle traîné la patte pour rejoindre le front unitaire ? "Arrêtons les espèces de manipulation à 'Plus unitaire que moi, tu meures', lâche-t-il. Il y a eu un appel. Le groupe de France insoumise à l'Assemblée l'a signé. Tout va bien."

De quoi rassurer Benoît Hamon. Dimanche, dans Le JDD, l'ex-socialiste et fondateur du mouvement Générations avait appelé Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise à abandonner leur "stratégie solitaire", précisant en avoir discuté avec les écologistes, avec Noël Mamère, Pierre Laurent ou Olivier Besancenot.

"Vous voulez qu'ils se fassent des câlins ?"

"Ne commençons pas à se faire des procès les uns les autres, insiste un autre député FI, Ugo Bernalicis. Ce serait un risque de nuire au mouvement. Tout le monde sera dans la manifestation. Je ne vois pas de difficulté". Alors, les signataires de cet appel au front unitaire marcheront-ils côte à côte ? "Je ne sais pas, répond Ugo Bernalicis. Qu'est-ce que vous voulez ? Qu'ils se fassent des bisous et des câlins ?"

Le communiste Sébastien Jumel, lui, confirme que l'union n'a pas été simple. Les Insoumis "ont peut-être trop hésités et il y a eu une polémique sur qui signe et qui ne signe pas", confie-t-il avant de conclure : "Au bout du compte, on sera tous dans les mêmes manifs'".

Le Parti socialiste dans son coin

L'appel à manifester s'est arrêté à la porte du PS. Les socialistes aussi seront dans le cortège. Mais, dans leur coin. "Mais moi, je n'ai besoin de personne pour manifester", assure le député et futur premier secrétaire du parti, Olivier Faure

"C'est l'erreur qui avait été commise à d'autres époques par les Insoumis qui avaient cherché à donner le sentiment que c'était derrière eux que s'organisait la manifestation, poursuit-il. Cela a eu pour effet d'éteindre le mouvement social. Donc, nous ne serons pas devant, nous serons derrière." Les socialistes seront donc derrière les syndicats... Et à bonne distance du front unitaire.

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