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Covid-19 : "La priorité c'est de vacciner au maximum" les adultes et "d'accélérer la dose de rappel", pour l'infectiologue Olivier Rogeaux

Olivier Véran, le ministre de la Santé, a annoncé ce samedi l'ouverture de la vaccination aux enfants dès le 22 décembre "si tout va bien": "Cela va nous aider mais ce n'est pas cela qui va nous sortir d'affaire", selon le spécialiste sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Un personnel de santé préparant une dose de vaccin anti-Covid-19 dans un centre de vaccination de Lyon. (JEFF PACHOUD / AFP)

"Il est sage d'attendre l'expérience des États-Unis, sur une large échelle, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'effets secondaires", a indiqué le docteur Olivier Rogeaux, infectiologue à l’hôpital de Chambéry, ce samedi sur franceinfo concernant la vaccination des enfants. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a en effet annoncé ce samedi sur France Inter l'ouverture de la vaccination aux enfants dès le 22 décembre "si tout va bien" dans "les centres adaptés pour les enfants" et après consultation des données américaines basées sur la vaccination de 2 millions d'enfants américains.

Pour Olivier Rogeaux, cela "va nous aider mais ne va pas nous sortir d'affaire". "La cible prioritaire c'est de vacciner le maximum de publics éligibles au-delà de 12 ans" et "d'accélérer la dose de rappel pour les adultes", a-t-il insisté.

franceinfo : Ouvrir la vaccination aux enfants, le plus rapidement possible, après consultation des données américaines, est-ce que c'est une bonne chose ?

Olivier Rogeaux : C'est une bonne chose mais il faut en priorité vacciner les enfants à risques, ce qu'on va pouvoir faire dès maintenant pour qu'ils ne fassent pas de formes graves et ne soient pas hospitalisés. Ensuite, il est sage d'attendre l'expérience des États-Unis, sur une large échelle, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'effets secondaires et l'ouvrir à tous les enfants. Enfin, il faut bien comprendre que ce qui remplit nos hôpitaux, ce ne sont pas les enfants contaminés par le Covid-19, ce sont essentiellement les non-vaccinés adultes qui sont hospitalisés aujourd'hui. À Chambéry, ils représentent 70% des patients. La cible prioritaire, c'est donc de vacciner le maximum de publics éligibles au-delà de 12 ans. Les enfants, cela va nous aider mais ce n'est pas cela qui va nous sortir d'affaire. La priorité est d'arriver à accélérer sur cette dose de rappel pour les adultes.

Pensez-vous qu'il faut aller plus loin, sur la vaccination obligatoire ?

Seule la vaccination peut nous tirer d'affaire, en partie, puisque la vaccination ne marche pas à 100%. Ce qui veut dire que ce n'est pas parce qu'on est complétement vacciné qu'on ne doit pas porter le masque. Aujourd'hui, face aux variants qui circulent, il faut à la fois le masque, les mesures barrières et la vaccination. Aller vers une obligation vaccinale, pourquoi pas, le problème c'est comment arriver à vacciner ceux qui ne sont pas encore vaccinés. Hélas, on n'arrive pas à les convaincre.

Le gouvernement va également renforcer l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers en rendant obligatoire la troisième dose au 30 janvier 2022. Vont-ils adhérer à cette nouvelle obligation, selon vous ?

Je pense qu'ils vont y adhérer dans la même mesure qu'ils ont adhéré à l'obligation vaccinale des deux doses. Nous sommes dans une 5e vague qui est lourde. Les soignants voient les dégâts actuellement à l'hôpital car on est de nouveau en difficulté dans les services hospitaliers, en particulièrement en réanimation. En discutant avec mon personnel, je vois qu'ils sont motivés pour la dose de rappel donc, à mon sens, il n'y aura pas de difficulté à ce niveau-là.

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