Des cas de violences conjugales en forte hausse. "Le risque augmente du fait du confinement", a reconnu le ministre de l'Intérieur, jeudi 26 mars. Interrogé par France 2, Christophe Castaner a révélé que les services de police et de gendarmerie avaient comptabilisé une augmentation des cas de violences conjugales de "32% en une semaine" en zone de gendarmerie, et de "36% en une semaine" dans la zone de la préfecture de police de Paris. Le confinement, mis en place depuis le 17 mars pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, isole victimes et bourreaux. Pour freiner cette explosion des violences domestiques, "intervenir reste une priorité", a rappelé Christophe Castaner. >> Suivez les dernières actualités sur le coronavirus dans notre directDes alertes possibles dans les pharmaciesPour permettre aux femmes victimes de violences conjugales d'appeler à l'aide, un dispositif d'alerte dans les pharmacies a été mis en place. "Dans la pharmacie, au moment où la femme qui peut être battue s'y rend sans son mari", pour aller chercher des médicaments, il faut qu'elle "puisse donner l'alerte", a ainsi expliqué Christophe Castaner.Dans l'hypothèse où le compagnon serait présent, la victime pourrait utiliser un "code", comme cela se fait en Espagne, "par exemple : masque 19", a précisé le ministre. Des consignes vont être données aux forces de l'ordre pour qu'elles puissent "intervenir en urgence".Des alertes en ligneS'il est difficile de joindre des plateformes d'appels quand on est confiné avec son compagnon, il est possible de donner l'alerte plus discrètement. La plateforme gouvernementale Arrêtons les violences permet ainsi de dialoguer avec des forces de l'ordre de manière anonyme. Elle "reste active 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7", a indiqué jeudi Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.Il est également possible de déclencher l'alerte via l'application gratuite App-Elles. La fonction "alerte" permet d'envoyer un message d'appel à l'aide à trois contacts préalablement choisis sous forme de SMS, accompagné de sa position GPS et d'une photo prise automatiquement par le téléphone. Des invitations à quitter le domicile "Il n'est pas interdit de fuir". C'est le message martelé par les associations d'aide aux victimes depuis le début du confinement. "Elles peuvent se sauver, elles peuvent fuir, elles peuvent appeler le 115 pour l'hébergement", a insisté Marie-Pierre Badré, la présidente du centre Hubertine Auclert, observatoire des violences faites aux femmes auprès de franceinfo. Les personnes victimes de violences domestiques sont invitées à prétexter une sortie, pour réaliser des courses par exemple, afin de pouvoir donner l'alerte et quitter le domicile familial. Car malgré le confinement, il est possible pour les victimes d'être hébergées dans des structures d'urgence. La ministre de la Justice a par ailleurs demandé à ce que les contentieux essentiels, et "notamment les affaires de violences conjugales", continuent d'être traités. "Les comparutions immédiates" doivent "être maintenues afin de permettre la répression sans délai des conjoints violents", précise un communiqué du 25 mars. Voir cette publication sur InstagramLe confinement, c'est pas marrant. Pour les femmes et les enfants victimes de violences, ça peut devenir carrément dangereux. Voici 4 visuels à partager autour de vous pour sensibiliser vos proches aux violences pendant le confinement et donner les n° utiles. Rejoignez #NousToutes : http://noustoutes.orgUne publication partagée par NousToutes (@noustoutesorg) le 25 Mars 2020 à 2 :47 PDTDes lignes d'écoute et d'urgence maintenuesLe numéro d'écoute national du 39 19 reste opérationnel et disponible du lundi au samedi de 9 heures à 19 heures. Les services de police ou de gendarmerie (17 ou 112), les pompiers (18 ou 112) ainsi que le Samu (15) restent, eux, mobilisés en permanence pour répondre aux urgences. Le numéro du 115 est également disponible pour demander une mise à l'abri. Un soutien WhatsApp à la parentalitéLes tensions peuvent également être exacerbées par la gestion des enfants en période de confinement. "Les enfants sont particulièrement vulnérables dans des temps de crise", alerte l'association #NousToutes, qui a décidé de mettre en place "un système de soutien aux parents pour les aider à tenir le coup et à ne jamais être violents avec leurs enfants". L'objectif est de prémunir le basculement dans la violence. L'initiative se présente sous la forme d'une boucle WhatsApp initulée "Confinement et parentalité", qui dispense chaque jour une idée d’activité facile à faire, une autre de dessin animé ou activité en ligne, et un conseil pour décompresser. Pour prévenir les violences parentales, le gouvernement a également publié un "guide des parents confinés" "pour soutenir et accompagner les parents confinés dans leur conciliation vie professionnelle et vie familiale". Cinquante conseils bénévoles de professionnels, experts et parents y sont listés. La sélection de franceinfo sur le coronavirus• Pratique. Voici la nouvelle version de l'attestation de déplacement dérogatoire à remplir pour sortir pendant le confinement• Eclairage. Pourquoi Mayotte redoute "un tsunami" avec la crise sanitaire qui s'annonce• Infographies. Voici les bons gestes à adopter quand on fait ses courses• Témoignage. "Je n'ai personne sur qui m'appuyer" : le confinement "angoissant" de Lisa, enceinte de cinq mois et vivant seule avec son fils• Vidéo. Les quatre gestes simples à adopter pour se protéger et éviter la propagation