"Cela coûte beaucoup moins cher qu’un confinement" : de nombreux élus réclament à l'État la gratuité des masques
L'obligation de porter un masque se généralise un peu partout en France. Des élus de tous bord estiment qu'il doit devenir gratuit car cette nouvelle dépense est parfois difficile à assumer.
Face au risque de résurgence de l’épidémie de coronavirus, le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces fréquentés de nombreuses villes. Le gouvernement réfléchit aussi à le généraliser dans les entreprises. Un outil pour freiner la propagation du Covid-19 qui représente un coût pour les Français et pose la question de sa gratuité.
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Le gouvernement avait annoncé, le 22 juillet, l'envoi de 40 millions de masques lavables aux 7 millions de Français les plus modestes. Il faut répéter le dispositif et l'élargir, selon des élus de tous bords. Luc Carvounas, le maire socialiste d'Alfortville, réclame que l'État stoppe les grandes annonces et qu'il vienne en aide aux mairies : "Ce que je demande à l’État, c’est soit qu'il rende les masques gratuits pour tout le monde, soit que l’État, suffisamment fort, torde le bras des grands distributeurs. Et donc, c’est 1 ou 2 euros la boîte de masques."
Des inégalités entre les villes ?
De nombreuses collectivités ont déjà fourni à leurs administrés des masques réutilisables pendant le confinement, notamment à Paris. Mais laisser les villes seules distribuer des masques leur revient trop cher et ouvre la voie à de fortes inégalités. "Vous aurez dans le 93 des villes qui seront incapables d’assurer ce type de gratuité, explique l'écologiste Anne Souyris, adjointe à la santé à Paris. Alors que là où les gens sont plus riches, à Paris, on pourra assurer la gratuité. Vous voyez l’inégalité ?" En Seine-Saint-Denis, justement, le député de La France insoumise Bastien Lachaud a formulé une proposition de loi pour rendre le masque gratuit pour tout le monde.
La gratuité des masques a un coût, c'est évident. Mais, cela coûte beaucoup moins cher qu’un confinement et que de soigner des gens malades.
Bastien Lachaud, député de La France insoumiseà franceinfo
Pour Anne Souyris, il faut s'inspirer de ce qui a été fait avec le préservatif dans la lutte contre le Sida, en mettant des masques à disposition dans des endroits stratégiques "où à chaque fois on peut rencontrer des personnes dans la précarité comme la Caisse des allocations familiales ou encore lors des distributions alimentaires". L'élue à la mairie de Paris avance aussi une autre idée : "Il faudrait des distributeurs, où les prix seraient contrôlés, dans des endroits comme les entrées de métro ou de supermarchés comme on a fait avec les préservatifs".
Cette question de la gratuité des masques est souvent défendue par la gauche mais également par certains élus à l'autre bout de l'échiquier politique, comme le maire Les Républicains du 15e arrondissement de Paris, Philippe Goujon : "Il faut déjà qu’un certain nombre de masques soient envoyés par la Poste et qu’ils soient fournis dans des mairies et des établissements publics autant de fois que nécessaire." Pour ces élus, la gratuité des masques est indiscutable, si l'on veut éviter un reconfinement.
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