"Le contraire de la confiance, c'est la défiance" : pourquoi la Nupes tient à sa motion de censure même si elle semble vouée à l'échec
Avec cette motion, qui ne devrait pas être votée faute de majorité, l'alliance de gauche veut sanctionner la Première ministre qui avait refusé la semaine dernière de se soumettre à un vote de confiance.
À quoi bon ? Avec 150 députés prêts à voter sa motion de censure, la Nupes est loin d'avoir la majorité pour censurer le gouvernement. Mais pour le député communiste Pierre Dharrhéville, l'examen de cette motion lundi 11 juillet alors que la Première ministre a renoncé à un vote de confiance après son discours de politique générale la semaine dernière, est d'abord un symbole politique : "Le contraire de la confiance, c'est la défiance. Nous avons voulu déposer cette motion parce que nous pensons qu'il n'est pas possible que le gouvernement ne vienne pas demander la confiance", assure-t-il.
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Un texte policé par le Parti socialiste
Ce vote perdu d'avance, d'une certaine manière, donne aussi quelques indices sur les positions des différents groupes politiques, estime le président LFI de la commission des Finances, Eric Coquerel : "Toutes oppositions cumulées ont été majoritaires, donc ça aurait très bien pu se faire pour la motion de censure. Sauf que, et c'est une des leçons du moment, ni Les Républicains ni le Rassemblement national ne souhaitent s'opposer jusque-là au programme de madame Borne".
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L'intitulé de cette motion de censure a tout de même fait débat au sein de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale. Les socialistes, notamment, ont policé le texte et fait changer le nom en "motion de défiance". Arthur Delaporte, député PS, justifie ainsi cette prudence : "La motion de censure, ce n'est pas forcément pour faire tomber le gouvernement, mais c'est vraiment pour manifester notre inscription dans les rangs de l'opposition". La Nupes a, par ailleurs, déjà perdu une voix : le député socialiste Dominique Potier, qui est le seul à n'avoir pas signé la motion de défiance déposée contre le gouvernement.
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