Hollande : les cinq trucs d'Obama pour devenir vraiment cool
Invité du "Supplément" sur Canal +, dimanche, François Hollande continue de peaufiner son image de président branché. Mais avant d'atteindre la "cool attitude" de son homologue américain, il y a encore du chemin à parcourir.
A défaut de sortir de la crise, François Hollande veut sortir de la routine. Après avoir accordé une interview sur la mort et la pluie au magazine Society, le président de la République est l'invité de Maïtena Biraben, dimanche 19 avril, dans "Le Supplément", sur Canal +, une émission d'actualité au ton décalé. Dans son entourage, certains n'apprécient pas du tout ce virage et parle même "d'hipsterisation", comme le racontent Les Echos. Si François Hollande veut se montrer cool, il n'atteint pas encore le niveau de Barack Obama.
Chanter et rapper (à la télé)
Barack Obama a des talents de crooner, et il le sait. Le président des Etats-Unis n'hésite pas à pousser la chansonnette lors de ses sorties publiques. A la Maison Blanche, sur les plateaux de télévision ou lors de discours, Barack Obama donne le la. Des standards de blues au rap en passant par le slam, il est mélomane et il l'affiche.
Il démontre ses premiers talents de chanteur en janvier 2012 à New York lors d'une réunion électorale en vue de la présidentielle de fin d'année. Il entonne un Let's Stay Together du chanteur Al Green sans fausse note.
En février 2012, après avoir pris goût à la chanson en public, il reprend quelques notes de Sweet Home Chicago, du bluesman Robert Johnson lors d'un concert organisé à la Maison Blanche pour le Black History Month, un mois où les Américains célèbrent la contribution de la communauté noire à leur culture. Volant la vedette au chanteur des Rolling Stones Mick Jagger et au guitariste BB King, Barack Obama conquiert définitivement le cœur des mélomanes, et parfait son image de président "so cool".Il réitère au printemps de la même année, sans doute après avoir élargi son répertoire musical : le président s'invite sur le plateau du "Tonight Show", de Jimmy Fallon, sur la chaîne NBC, et entame un slam "pédagogique" pour expliquer sa politique sur les emprunts étudiants.
Pas certain que la musique ait fait oublier le fond, mais Barack Obama gagne en quelques semaines de gros points de "branchitude", notamment dans les pays étrangers.
Du côté de l'Elysée, on envisage mal François Hollande pousser la chansonnette en public. Par désintérêt ou volonté de muscler une image trop souvent moquée ? Dans tous les cas, François Hollande reste l'un des hommes politiques qui inspire le plus de parodies.
Tweeter, "viner", "instagramer" (et aimer ça)
Premier président américain à (officiellement) coder, Barack Obama prend le web au sérieux et l'affiche même dans son programme. En 2013, il annonce le lancement d'une semaine de l'informatique à l'école et définit le code comme une "compétence importante, non pas juste pour les jeunes, mais pour l'avenir du pays".
Au-delà, l'équipe de communication de la Maison Blanche est sur tous les fronts : Twitter, Facebook, Tumblr, Instagram, MySpace... Une armée de communicants raconte le quotidien du président de manière plus ou moins décalée, avec l'objectif de le rendre proche des Américains. Résultat : le monde entier a l'impression d'être dans l'intimité du président et ne loupe aucun de ses plus beaux moments.
Côté français, même si l'Elysée a ouvert dernièrement un Tumblr sur le quotidien du chef de l'Etat, les images sont uniquement prises lors de déplacements officiels et restent très formelles. En 2013, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, un journaliste l'avait d'ailleurs interrogé sur son usage de Twitter, une question qu'il avait raillée en répondant :"Twitter n'est pas le centre du monde (...) ça n'intéresse que les journalistes".
Manger de la "junk food" (sans culpabiliser)
Barack Obama est fan de junk food, il a même son adresse favorite : le Five Guys, à quelques pas de la Maison Blanche. Régulièrement pris en train d'avaler burgers, glaces et autres donuts, le président américain se fiche pas mal de sa ligne, puisqu'il se montre tout autant en train de pratiquer le baseball ou le basket. Voilà qui fait de Barack un digne représentant de l'American way of life, jeune, décontracté... mais toujours svelte.
Une condition que François Hollande doit bien lui envier, puisqu'après avoir subi un régime drastique lors de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande a repris du poids une fois élu, rappelait L'Express en 2013.
Mettre les pieds sur le bureau (et assumer)
Il n'y a qu'un seul photographe officiel à la Maison Blanche, Pete Souza. Accrédité pour se balader dans les moindres recoins du bâtiment, il a photographié à de nombreuses reprises Barack Obama dans des postures très décontractées. Pieds sur le bureau, adossé mollement à son fauteuil ou assis sur ses dossiers... Mise en scène ou réalité, Barack Obama a l'air d'être zen dans n'importe quelle situation.
Difficile d'en dire autant de François Hollande, dont l'attitude a souvent été moquée, à commencer par sa photo officielle, où il pose les bras ballants.
Jouer avec des enfants (et adorer)
S'il y a des invités qu'on voit souvent dans le bureau ovale, ce sont bien les enfants. En 2013, Barack Obama avait invité son homologue de 9 ans "the kid president" dans son bureau à la Maison Blanche. Une session vue plus de 7 millions de fois sur internet et qui montre un Barack Obama accessible et paternel. Cet épisode a même permis au "kid president" de rencontrer Beyoncé dans les coulisses de sa tournée.
Le reste de l'année, de nombreux enfants se relaient dans le potager de la Maison Blanche pour apprendre à jardiner et bien manger. Barack Obama s'affiche très régulièrement avec ses filles et distribue à la moindre de ses sorties publiques des checks, (salut avec les poings) aux plus jeunes. Une manière trop cool pour un Président de saluer.
En France, François Hollande a participé, en janvier 2015, à la rédaction des journaux pour enfants Mon Quotidien et L'Actu, à la suite des attentats du début d'année. L'événement a été perçu comme un véritable tournant. La communication de l'Elysée mise (enfin) tout sur les jeunes pour redorer l'image du président. Cool mais un peu tard, puisque la jeunesse était au cœur du programme du candidat socialiste.
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