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DOCUMENT FRANCETV. Tentatives d'évasion, messages de ses proches... L'ex-otage Olivier Dubois raconte ses conditions de détention "difficiles"

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"Je n'ai pas été maltraité", affirme Olivier Dubois au "20 heures" de France 2
Article rédigé par France 2 - Maryse Burgot, Stéphane Guillemot, Sylvain Giaume, Ludovic Lavieille, Isabelle Malin
France Télévisions
Le journaliste Olivier Dubois, détenu durant deux ans au Sahel, a été libéré lundi 20 mars. Il a accordé une interview à France 2.

Enlevé le 8 avril 2021 à Gao, au Mali, par les jihadistes du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Olivier Dubois, "qui a été le journaliste le plus longuement retenu en otage depuis la guerre au Liban", selon Reporters sans frontières, a été libéré lundi 20 mars. Après 711 jours de détention, le Français a été accueilli par Emmanuel Macron mardi midi sur la base aérienne de Villacoublay. Correspondant pour le quotidien Libération et le magazine Le Point, Olivier Dubois a livré un long entretien à France 2, dont le "20 Heures" diffuse des extraits. 

Une radio pour avoir quelques nouvelles

Durant ses deux années de captivité, Olivier Dubois a réussi à conserver un lien avec ses proches. Le 8 de chaque mois, il recevait ainsi des messages radio de soutien de sa famille, relayés par Radio France internationale (RFI). "C'était le jour le plus important, le 8, confie-t-il. Je me souviens, pour la petite histoire, que l'on m'avait donné une petite radio au départ (...) qui était endommagée, que je devais fignoler et bricoler. J'étais suspendu [à la radio] avec un petit son, juste pour écouter les messages."

"C'est devenu indispensable. Sinon vous êtes abandonné et vous n'êtes rien."

Olivier Dubois, ex-otage

à France 2

S'il considère que les messages de son fils, sa compagne et de ses parents ne l'ont pas à proprement "sauvé", il estime tout de même qu'ils l'ont aidé "à être fort, car il y a du monde derrière."

Dans cet entretien, Olivier Dubois révèle aussi qu'il a croisé la route d'un Sud-africain durant sa captivité. Gerco Jacobus van Deventer, enlevé en 2017 en Libye, est toujours retenu en otage. "Entre le 2 août 2021 et le 14 mars 2023, on était ensemble. (...) Dans le pire comme dans le meilleur. On riait ensemble, on mangeait ensemble. L'union fait la force ! Ils [les terroristes] sont deux ou trois, vous êtes deux, ça contrebalance un peu."

Trois tentatives d'évasion

Concernant ses conditions de détention, le journaliste français confie qu'elles ont été particulièrement pénibles. S'il affirme n'avoir été ni maltraité, ni humilié, il assure toutefois avoir été "enchaîné"

"La captivité dans le nord du Mali, dans la région de Kidal, c'est difficile. Vous dormez sur le sol, qu'il pleuve, qu'il vente. Dans le sable ou dans la terre."

Olivier Dubois, ex-otage

à France 2

Pour "s'occuper" l'esprit et le corps, Olivier Dubois s'est "mis au sport" et a "demandé à lire le Coran pour pouvoir, non seulement comprendre de l'intérieur pourquoi [les jihadistes l'ont pris en otage], et puis pouvoir débattre avec eux". Et continuer, "autant que faire se peut, à faire mon métier en collectant des informations".

Après une période "d'incrédulité", suite à sa capture, le journaliste, qui comprend alors qu'il sera retenu pour un temps indéterminé, n'est plus tendu que vers un objectif : s'échapper. "Je commets trois évasions, je reviens à chaque fois pour différentes raisons, raconte-t-il. La première fois parce qu'il commençait à pleuvoir, j'avais des épines sous les pieds et puis j'avais fini mon eau. (...) Je reviens parce que ça ne va pas, ça ne marchera pas."

La deuxième fois, il fait des repérages pour trouver une route. "Dans la nuit, j'enlève mes chaînes, car elles n'avaient pas d'écrous. (...) Je pars, je mets beaucoup de temps à retrouver la route." Il fait nuit et Olivier Dubois prend peur. D'autant que la route sur laquelle il arrive est "pleine de branches". Il en déduit qu'elle est très peu empruntée. A 2 heures du matin, il renonce et rentre donc auprès de ses ravisseurs. A sa troisième tentative, Olivier Dubois pense que c'est la bonne.

"J'enlève mes chaînes et je pars. Il est 22 heures, je passe ma nuit à chercher des camions [pour fuir], je n'en trouve pas."

Olivier Dubois, ex-otage

à France 2

Finalement vers 4 heures du matin, le journaliste aperçoit un camion. Mais dès qu'il évoque les jihadistes, le conducteur du véhicule refuse de le prendre et le laisse sur place. Ses ravisseurs le retrouveront quelques heures plus tard. "J'avais une demi-bouteille d'eau. (...) Je ne sais pas ce qui se serait passé s'ils ne m'avaient pas récupéré. J'ai passé un très sale moment."  

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