Inflation : Laurent Berger plaide pour “des aides plus ciblées” et “une meilleure redistribution des richesses”
Invité du 8h30 de franceinfo, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, demande des "aides beaucoup plus ciblées" pour faire face à l'inflation en hausse et à la croissance qui stagne.
“Il y a des inquiétudes à avoir”, a réagi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, invité du 8h30 du vendredi 29 avril sur franceinfo, alors que l’inflation atteint 4,8% en avril, selon une première estimation de l’Insee, et que la croissance stagne à 0%, au premier trimestre en France. “Il va falloir qu’on regarde comment on fait face à cette période, avec une société fatiguée, tendue, tiraillée, fracturée”, a-t-il poursuivi tout en appelant le président réélu à “répondre aux préoccupations concrètes des travailleurs en termes de salaires et de pouvoir d'achat” en “co-construction” avec les partenaires sociaux. “On espère que la méthode va vraiment changer”, a fait savoir Laurent Berger, ajoutant que “c'est ce à quoi va pousser la CFDT” qui “porte déjà une quinzaine de propositions urgentes”.
Croissance à 0% au premier trimestre ➡️ “Oui il faut s’inquiéter, c’est pas une bonne nouvelle. Ça veut dire que l’économie a du mal à repartir”, dit Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. “Au moment où l’inflation progresse, il y a des inquiétudes à avoir.” pic.twitter.com/05ZlGN4v13
— franceinfo (@franceinfo) April 29, 2022
Selon lui, “il faut des aides beaucoup plus ciblées” pour le pouvoir d’achat des ménages, notamment en matière de carburants. “Il faut cibler davantage les travailleurs qui ont besoin de leurs véhicules pour aller au travail ou pour emmener les enfants à l’école”, a précisé Laurent Berger. De même, la proposition du gouvernement de mettre en place un chèque alimentaire doit, selon lui, aller “aux ménages les plus modestes”. Il faut aussi cibler les bénéficiaires “en fonction de leurs revenus”, a-t-il indiqué, évoquant ceux qui ont “moins de 2 000 euros par mois”. Le secrétaire général de la CFDT a ainsi appelé à “regarder, situation par situation, comment on fait des aides plus ciblées et une meilleure redistribution de la richesse créée”.
Chèque alimentaire : pour qui ? ➡️ "Aux ménages les plus modestes”, répond Laurent Berger. “À moins de 2000€, vu le niveau de l’inflation, il faut aider davantage les travailleurs. Il va falloir s’adresser aussi aux employeurs.” pic.twitter.com/1oEEMCBuUX
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“Il va falloir regarder aussi du côté des employeurs”, a prévenu Laurent Berger. Quand le coût de la vie augmente, de l’énergie à l’alimentaire en passant par les loyers, “il faut une augmentation des salaires et des minima sociaux”, a plaidé le patron de la CFDT. Au-delà d’une “incitation au covoiturage”, d’un “chèque-carburant” qu’elles peuvent mettre en place, les entreprises doivent surtout “jouer le jeu” de l’augmentation des salaires qu’elles jouent “insuffisamment” de l'avis de Laurent Berger. “Avec l’augmentation automatique du Smic au 1er mai, on va avoir 144 branches sur 171 qui vont avoir des niveaux de minima de grille salariale en dessous du Smic”, a-t-il déploré. Il a ainsi proposé qu’à “chaque fois qu’il y a une augmentation du Smic, il y a une négociation de branche pour que dans les trois mois, plus aucun minima de branche ne soit en dessous du Smic”. “Sinon on joue sur le niveau des aides publiques”, a suggéré Laurent Berger, favorable à une “conditionnalité des aides” aux entreprises.
Inflation à 4,8% sur un an ➡️ “Non”, les entreprises ne jouent pas le jeu pour Laurent Berger. “On a des négociations de branche qui sont trop atones, trop faibles. Il y a des bas de grille qui commencent en-dessous du Smic.” “Il faut une conditionnalité des aides publiques.” pic.twitter.com/O4ruukQR2g
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Le secrétaire général de la CFDT a également émis des réserves concernant la prime Macron qu’il estime insuffisante et qui engendre, dans sa finalité “une baisse de la protection sociale des travailleurs”. “On est davantage favorable au fait de verser une participation d’intéressement aux salariés lorsqu’il y a versement des dividendes”, a-t-il poursuivi. Laurent Berger a par ailleurs proposé d’accompagner cette mesure, “au niveau national”, par une action pour “limiter les écarts maximums dans les entreprises” entre les plus petits salaires et les plus gros. “L'augmentation des rémunérations des patrons du CAC40 a doublé depuis l’année dernière, en termes d’ambiance ça dit quelque chose”, a-t-il analysé, pointant du doigt “le comportement des grands patrons qui fracturent la société”, comme par exemple la rémunération “inacceptable” de Carlos Tavares au sein de Stellantis. “Limitons ça ! Ce n’est pas acceptable”, a-t-il conclu, mettant en garde sur le fait que “s’il n’y a pas de réponse” aux “attentes des travailleurs, il y aura beaucoup de colère”.
Retraites ➡️ "L’âge légal à 62 ans, il faut y rester”, insiste Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. “Le problème du système de retraite, c’est son injustice intrinsèque”, estime-t-il. “La retraite minimum” doit être “l’équivalent du SMIC”. pic.twitter.com/eiwPT1HABl
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