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Pass sanitaire en entreprise : "Ça ne serait pas simple" à mettre en œuvre, selon l’association nationale des DRH

Sur franceinfo, Benoît Serre s'inquiète des "tensions" et des "nouveaux problèmes de fonctionnement de l'entreprise" que pourrait provoquer ce nouveau dispositif.

Article rédigé par franceinfo
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Un certificat de vaccination contre le Covid-19 sur l'application TousAntiCovid. (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

"C'est sûr que ce ne serait pas simple", admet Benoît Serre, le vice-président de l’Association nationale des DRH, invité sur franceinfo ce dimanche, alors que le ministre de la Santé Olivier Véran a émis l’hypothèse d’un pass sanitaire dans les entreprises.

"Si on devait le mettre en œuvre, on le mettrait en œuvre, mais ce ne serait pas simple parce qu'on serait confrontés à des salariés, même s'ils sont assez peu nombreux, qui n'en auraient pas et qui ne voudraient pas se faire tester", explique-t-il. "Et à ce moment-là, nous devrons nous demander ce que l'on en fait : si on leur dit 'mettez-vous en télétravail', on a un vrai risque d'effet d'aubaine. Et la deuxième chose qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que 60% des salariés français ont des activités qui ne leur permettent pas le télétravail. Ça veut dire qu'on risquerait d'avoir une baisse de la capacité de production", s’inquiète Benoît Serre.

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Face à un salarié qui ne voudrait pas se conformer au pass, le vice-président de l’ANDRH s’inquiète de ne pas avoir beaucoup de marge de manœuvre. "On n'a pas le droit de le contraindre à se faire tester et à avoir un pass sanitaire, à ce jour. Par conséquent, il faudrait suspendre son contrat."

"Vous imaginez l'ambiance dans l'entreprise ?"

Benoît Serre

à franceinfo

"Parce que suspendre, ça veut dire que la personne reste certes salariée, mais qu'elle n'a plus de salaire, qu'on aurait à gérer une tension sociale renouvelée, sans doute minoritaire, parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de gens vaccinés, mais quand même. Et puis surtout, ça créerait un nouveau problème de fonctionnement de l'entreprise, et on en connaît depuis presque deux ans", regrette-t-il.

Face à l’urgence sanitaire, l’ANDRH plaide pour des mesures plus progressives plutôt que pour un pass généralisé. "Est-ce que ce pass sanitaire s'appliquerait à toutes les entreprises ou à tous les types d'activités ? Il faudrait sans doute l'appliquer, notamment dans les immeubles où il y a beaucoup de monde. Est-ce qu'on ne pourrait pas, par exemple, limiter l'exigence de ce pass sanitaire aux endroits où il y a des risques de contamination forts comme les restaurants d'entreprise, et non pas l'entrée dans le bâtiment de l'entreprise ?", conclut-il.

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