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Cinquième vague du Covid-19 : quatre questions sur le futur pass vaccinal, qui doit remplacer le pass sanitaire

Avec cette nouvelle mesure, annoncée vendredi par Jean Castex, de nombreux lieux ne seront accessibles qu'aux personnes à jour dans leur schéma vaccinal. Plusieurs détails majeurs doivent encore être discutés par les parlementaires.

Article rédigé par Pierre-Louis Caron
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
L'application TousAntiCovid, lancée le 22 octobre 2020 par le gouvernement. (France 2)

Un nouveau tour de vis dans la lutte contre le Covid-19. Le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé vendredi 17 décembre que le pass sanitaire, lancé en juin 2021, serait remplacé par un pass vaccinal au début de l'année 2022. Une façon d'inciter à la vaccination, alors que la France fait face à une cinquième vague épidémique marquée par l'émergence du préoccupant variant Omicron. Conditions d'accès, calendrier, lieux concernés : franceinfo répond à quatre questions sur ce nouveau sésame.

1Qu'est-ce que cela va changer ?

Pour cette nouvelle version du pass, un seul critère permettra l'activation : avoir suivi un schéma vaccinal complet. En clair, il faudra avoir reçu une ou deux doses (selon les cas) lors de la primo-vaccination, ainsi qu'une dose de rappel. Celle-ci est disponible gratuitement pour tous les majeurs et les mineurs concernés depuis le 27 novembre.

Le fait d'avoir réalisé un test PCR ou antigénique négatif ne sera plus pris en compte. Quant au certificat de rétablissement, qui atteste d'une guérison récente du Covid-19, des "concertations" doivent être organisées pour décider s'il permettra ou non d'activer le futur pass. "Nous assumons de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés, a expliqué Jean Castex, car les services de soins critiques et de réanimation de nos hôpitaux sont remplis, pour l'essentiel, de personnes non vaccinées". 

D'après les dernières données des autorités sanitaires, plus de 8 millions de personnes ont déjà reçu leur dose de rappel en France. Une campagne qui est loin d'avoir rempli son objectif, car plus de 2,7 millions de personnes éligibles manquent encore à l'appel. Quant aux non-vaccinés, ils sont près de 6 millions en France, et devraient faire l'objet de campagnes "d'aller vers", a annoncé Jean Castex, qui cible en priorité "(les) populations qui ont pu passer à côté de la vaccination par méconnaissance ou parce qu'elles sont traditionnellement les plus éloignées du système de soins".

2Quand ce nouveau pass sera-t-il mis en place ?

Aucune date de lancement n'a pour l'instant été avancée par le gouvernement, car de nombreux points majeurs doivent faire l'objet d'un débat parlementaire. Lors de son allocution, Jean Castex a annoncé qu'un projet de loi serait examiné "début janvier, notamment pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal". Le gouvernement souhaite par ailleurs"durcir les conditions de contrôle et de sanctions contre les faux pass." Selon les informations de France Télévisions, ce projet de loi sera examiné lors du premier Conseil des ministres de l'année prochaine, soit le 5 janvier 2022, et devrait être débattu à l'Assemblée nationale la semaine suivante.

En attendant ce nouveau pass vaccinal, c'est au calendrier du pass sanitaire qu'il faut se référer. Et notamment à la date butoir du 15 janvier, à partir de laquelle il faudra obligatoirement avoir reçu une dose de rappel pour conserver son pass sanitaire. Sinon, il faudra justifier d'un test négatif de moins de 24 heures ou d'un certificat de rétablissement. Un dernier critère qui, on le rappelle, ne sera peut-être plus pris en compte dans le futur pass vaccinal.

3La liste des lieux concernés va-t-elle changer ? 

Cette question n'a pas encore été tranchée. Le pass vaccinal concernera les lieux de loisirs (tels que les restaurants et les cinémas), mais pas les entreprises, a appris France Télévisions auprès de Matignon. Une position qui fait toutefois débat au sein du gouvernement. Interrogé samedi matin sur France Inter, le ministre de la Santé, Olivier Véran, ne s'est pas dit opposé à l'idée "d'un pass sanitaire pour aller travailler", ajoutant qu'il souhaitait que les parlementaires puissent réfléchir à ce sujet ainsi qu'à la possibilité d'associer contrôle d'identité et contrôle du pass sanitaire, pour lutter plus efficacement contre les fraudes.

Dernier point, de taille : ce pass vaccinal sera-t-il demandé pour accéder aux transports ? Là encore, cette question fera l'objet d'un débat parlementaire, a précisé Matignon.

4Pourra-t-on encore entrer dans les lieux à accès restreint sans être vacciné ? 

Non, et c'est une position clairement "assumée" par le gouvernement. "L'objectif est de sauver des vies. On ne fait pas ça pour punir qui que ce soit", a assuré samedi Olivier Véran sur France Inter. Nous ne voulons pas faire peser de contrainte supplémentaire sur les Français qui se sont fait vacciner." Pas une punition, mais une forte incitation à se faire vacciner, comme il l'a redit lors d'une interview accordée au média Brut.

Pour le ministre, la transition d'un pass sanitaire vers un pass vaccinal "doit nous permettre d'éviter d'interrompre les activités du quotidien pour les 91% de Français qui sont déjà vaccinés". Une nouvelle mesure qui, mathématiquement, limitera considérablement les activités des 9% restants. 

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