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Infographies Contaminations, hospitalisations, décès... A quoi ressemble cette cinquième vague en France ?

A l'approche de Noël, les compteurs sont de nouveau au rouge. Mais la comparaison de cette cinquième vague avec celle de l'automne 2020 permet de constater une progression plus lente des formes graves et des décès.

Article rédigé par Brice Le Borgne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Evolution des contaminations et des décès liés au Covid-19 (FRANCEINFO)

Les fêtes de fin d'année approchent, et les indicateurs de l'épidémie liée au Covid-19 continuent de s'emballer. Cette cinquième vague, débutée mi-octobre, rappelle ce qu'il s'est passé à l'automne 2020, lorsqu'un confinement, plus allégé que celui du printemps 2020, a été instauré en France.

Un an plus tard, le vaccin a changé la donne. Alors à quoi ressemble cette cinquième vague, comparée à celle d'il y a un an ? Explosion du nombre de cas, augmentation plus lente des décès, effets de la vaccination : infographies à l'appui, franceinfo fait le point.

Le nombre de contaminations explose

Le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de contaminations sur la semaine écoulée pour 100 000 habitants, atteignait les 411 au 2 décembre 2021. Ce niveau n'avait pas été constaté depuis le 9 novembre 2020, les vagues du printemps et de l'été 2021 ayant été moins fortes.

Ces nouvelles contaminations progressent rapidement, et à un rythme similaire à celui de l'automne 2020. C'est ce que permet de constater l'infographie ci-dessous, sur laquelle la vague épidémique actuelle (en rouge) suit un même rythme de croissance que la vague de l'automne 2020 (en gris). Et vu cette progression, il n'est pas impossible que cette cinquième vague dépasse les valeurs de celle d'il y a un an.

La hausse des contaminations concerne toute la France, mais est encore plus marquée dans certaines régions, comme notre tableau de bord permet de le constater. L'incidence dépasse les 500 dans 21 départements, et atteint même des niveaux supérieurs à 600 dans huit d'entre eux : l'Ardèche (808), la Drôme (704), les Hautes-Pyrénées (640), le Jura (635), le Lot-et-Garonne (630), les Alpes-de-Haute-Provence (620), la Haute-Savoie (603) et le Rhône (603).

La hausse des hospitalisations semble plus lente

Autre indicateur en hausse : les nouvelles hospitalisations, qui sont passées de moins de 200 par jour mi-octobre à 913 par jour en moyenne au 5 décembre. Les nouvelles entrées en soins critiques, elles, s'établissaient à moins de 80 par jour mi-octobre, mais atteignent désormais 200 par jour. Le 3 décembre, le nombre de personnes en réanimation dépassait les 2 000, seuil en dessous duquel on était passé le 31 septembre dernier.

Comparée à la vague de l'automne 2020, l'augmentation de ces indicateurs hospitaliers semble plus timide en 2021. Mais la prudence est de rigueur, car l'actuelle hausse devrait se poursuivre encore quelques jours : on observe généralement un décalage d'une semaine entre la courbe des cas et celle des hospitalisations. Se basant sur les prévisions de l'Institut Pasteur, Olivier Véran a estimé, vendredi 3 décembre, sur franceinfo, que "nous pourrions être à 3 000 patients Covid en réanimation d'ici à une dizaine de jours".

Faut-il y voir, malgré tout, l'effet de la vaccination ? C'est ce que laissent penser les données d'admissions à l'hôpital en fonction du statut vaccinal. A population égale, les personnes non vaccinées ont plus de risques d'être hospitalisées que celles qui ont reçu un schéma vaccinal complet, avec ou sans dose de rappel. Le graphique qui suit permet ainsi de constater que la hausse actuelle des hospitalisations est plus observée chez les non-vaccinés.

Cet afflux de patients est toutefois suffisant pour provoquer des tensions. Les Hospices civils de Lyon (HCL), qui rassemblent 13 hôpitaux publics, ont ainsi annoncé lundi 6 décembre le déclenchement de leur plan blanc. "Malgré l'atténuation de l'impact hospitalier permise par la vaccination d'une part importante de la population, le nombre de patients hospitalisés en raison d'un diagnostic de Covid-19 a crû fortement au cours des deux dernières semaines", explique la direction des HCL dans un communiqué.

Les décès augmentent, mais moins vite qu'à l'automne 2020

Les morts à l'hôpital en raison du Covid-19 sont eux aussi en augmentation. Actuellement, on en dénombre environ 86 par jour, contre 26 à la mi-octobre. Mais en comparaison de la vague de l'automne 2020, cette hausse est plus lente. 

En fin de compte, observer la courbe des décès pour Covid-19 en miroir de celle des cas est parlant à plus d'un titre. Alors que jusqu'au printemps 2021, la progression de la courbe des décès (en gris foncé ci-dessous) suivait peu ou prou celle des nouvelles contaminations (en rouge), on note une décorrélation entre ces deux indicateurs depuis l'été 2021, quand une large majorité des Français a été vaccinée.

Actuellement, le rapport entre cas et décès est d'un nouveau décès pour 493 nouvelles contaminations. A l'automne 2020, lorsqu'on comptait autant de nouveaux cas, on dénombrait un mort pour 157 contaminations. Un constat rassurant pour l'instant, mais qu'il faudra confirmer dans les prochaines semaines. Et qui pourrait définir, avec le rythme d'injections de doses de rappel, la direction prise par l'exécutif concernant d'éventuelles restrictions.

Subsiste une grande inconnue : quel sera l'impact du variant Omicron ? En fonction de sa contagiosité et de sa résistance aux vaccins, qui restent à définir, la situation sanitaire en France pourrait changer dans les prochaines semaines.


* Méthodologie : pour définir les dates des deux vagues et le 'J zéro' indiqué dans les graphiques, nous avons analysé le taux de croissance de l'incidence entre un jour J et un jour J-7. Le taux de croissance correspond à la vitesse d'augmentation de la courbe. S'il est de 100%, l'indicateur double ; s'il est à 0%, il stagne, et s'il est négatif, l'indicateur diminue. Nous avons défini le 'J zéro' de nos graphiques au moment où le taux de croissance de l'incidence dépassait les 50% : c'est le moment où la courbe commence à augmenter davantage, correspondant ainsi à l'idée d'une vague épidémique. Le J0 est ainsi fixé au 10 octobre 2020 pour la vague de l'automne 2020 et au 17 novembre 2021 pour la vague actuelle.

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