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Coronavirus : pourquoi Nicole Belloubet, Franck Riester et Olivier Véran ont-ils pu être dépistés, alors que le test n'est plus systématique ?

Les malades qui ne présentent que des symptômes légers, comme c'est le cas des trois membres du gouvernement, ne font plus systématiquement l'objet d'un dépistage. Mais, selon Matignon, tous trois ont aussi été en contact avec des malades avérés.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et le ministre de la Culture, Franck Riester, à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 24 avril 2019. (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)

C'est sans doute un soulagement pour le gouvernement. La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a été "testée négativement" au nouveau coronavirus Covid-19, a-t-elle fait savoir mardi 10 mars, au lendemain de l'annonce de la contamination du ministre de la Culture, Franck Riester, qui s'est placé en quarantaine. Lundi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait également expliqué avoir été testé, avec un résultat négatif.

Une situation qui pose de nombreuses questions, dont une revient particulièrement chez les lecteurs de franceinfo.fr : les personnes qui ne sont pas gravement malades ne faisant plus systématiquement l'objet d'un test à ce stade de l'épidémie, ces ministres ont-ils bénéficié d'un traitement différent du reste des patients ? Interrogé par franceinfo, Matignon s'en défend : "Les règles de protection et les mesures à prendre en cas de contamination sont les mêmes pour les ministres que pour tous les Français."

Une définition précise des "cas possibles"

Aujourd'hui, les tests sont censés être appliqués à tous les "cas possibles" de contamination. Mais, pour être considéré comme un "cas possible", présenter des symptômes du Covid-19 ne suffit pas. Selon la définition établie par Santé publique France, il faut soit que ces symptômes soient graves, soit avoir eu un "contact étroit" avec un cas confirmé, ou avoir voyagé dans une "zone d'exposition à risque", en France ou à l'étranger, dans les quatorze jours précédents.

Dans les zones "où la diffusion du virus est très active", comme l'Oise ou le Haut-Rhin, les agences régionales de santé (ARS) peuvent même choisir de ne tester que les patients dont l'état est "sévère" et les pensionnaires "d'établissements médico-sociaux", explique le site du gouvernement. Une règle qui sera généralisée quand la France passera à la phase 3 de l'épidémie.

Olivier Véran est allé dans l'Oise

Les trois ministres en question correspondent-ils au profil des "cas possibles" donnant droit à un test ? Matignon affirme à franceinfo que seuls les ministres "qui ont des symptômes et qui ont eu des contacts avec des malades avérés sont testés".

Dans le détail, Olivier Véran a expliqué, sur BFMTV, avoir été testé "parce qu['il] avai[t] [lui]-même un petit début de rhume, et qu['il est] allé dans plusieurs endroits où circule activement le virus, notamment dans l'Oise". Une zone à risque, selon les critères de Santé publique France. Le test a déterminé qu'il n'était pas porteur du virus.

Franck Riester a été "en contact" avec un malade

Le ministre de la Culture, lui, a expliqué dès vendredi sur Facebook pourquoi il craignait d'être contaminé : il ne présentait alors aucun symptôme, mais deux cas avérés venaient d'être détectés à l'Assemblée nationale. Or, Franck Riester venait de fréquenter le Palais-Bourbon "pendant quatre jours" pour présenter un projet de loi sur l'audiovisuel. "Il a été en contact avec quelqu'un de malade à l'Assemblée", confirme à franceinfo son conseiller en communication, Ludovic Guillot.

Le ministre a alors suspendu sa participation à la campagne des municipales à Coulommiers (Seine-et-Marne), où il est tête de liste. Il a ensuite développé des symptômes, "une fièvre modérée", a-t-il expliqué lundi, ce qui l'a poussé à demander un test. Il remplissait alors les critères d'un cas possible. "Je ne me suis pas fait tester par précaution sans symptômes", a-t-il assuré. Son conseiller affirme que le médecin de Franck Riester lui a assuré qu'il n'avait pas été contagieux plus de 48 heures avant son diagnostic, une période durant laquelle il n'a pas été en contact avec d'autres ministres.

Quant à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, elle a donc annoncé mardi soir avoir été "testée négativement" au Covid-19. Son ministère expliquait qu'elle avait ressenti "un peu de fièvre" mardi matin. Et elle aussi a affirmé, sur Twitter, qu'elle avait passé ce test "après avoir été en contact avec une personne dépistée positive", sans livrer davantage de détails sur l'identité de ce malade. La semaine passée, la garde des Sceaux s'était rendue à l'Assemblée pour les questions au gouvernement.

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