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Coronavirus : comment s'organise l'école à distance pour les 300 000 élèves dont les établissements sont fermés

Des milliers d'élèves sont priés de rester chez eux pendant au moins quinze jours, notamment dans les départements de l'Oise et du Haut-Rhin.

Article rédigé par franceinfo
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Des élèves à l'entrée d'un établissement scolaire de Mulhouse (Haut-Rhin), le 6 mars 2020. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Ecole buissonnière imposée. A cause de l'épidémie de coronavirus, quelque 300 000 élèves (sur les 12 millions scolarisés en France), de la maternelle au lycée, sont tenus de rester chez eux pendant quinze jours, à compter du lundi 9 mars. Les départements de l'Oise (165 000 élèves) et du Haut-Rhin (127 000 élèves) sont concernés au premier chef, mais également d'autres zones particulièrement touchées par le virus, comme en Corse ou dans le Morbihan. Mais ces fermetures d'établissements scolaires ne signifient pas pour autant que les enfants sont en vacances anticipées. Ils sont priés de poursuivre les cours, mais à la maison. Comment vont fonctionner les dispositifs d'enseignement à distance mis en place par le ministère de l'Education ces prochaines semaines ? Eléments de réponse.

Des exercices en ligne pour travailler seul

Première ressource pour ces cours à distance : l'enseignement en ligne dispensé par le Centre national d'enseignement à distance (Cned), qui dispose d'une plateforme appelée "Ma classe à la maison""Le directeur d'école ou le chef d'établissement" doit communiquer aux parents et aux élèves "l'adresse pour s'y connecter, ainsi que les modalités d'inscription. Chaque élève peut alors créer son compte", explique l'Education nationale. Ce dispositif a déjà été testé puisqu'il a été "mis en place dès décembre pour les élèves français en Chine [environ 2 000 enfants]", a souligné le ministre Jean-Michel Blanquer, sur France 2, lundi matin.

Que propose ce programme ? D'abord, pour toutes les classes de la grande section de maternelle à la terminale, des exercices qui portent sur les programmes des premier et deuxième trimestres. "Vous avez de quoi travailler en autonomie trois à quatre heures par jour, cinq jours par semaine", explique à France 3 Edouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire. Un questionnaire permet d'adapter les exercices au niveau de chacun.

La limite de ce travail "en autonomie" Les exercices "ne permettent que de réviser", pointe Francette Popineau, porte-parole du syndicat du primaire SNUipp-FSU, citée par l'AFP. "Pour aborder des notions nouvelles, il faut un accompagnement pédagogique qu'on ne peut pas demander aux familles. Elles n'ont pas la compétence, la patience ou la disponibilité", ajoute-t-elle, prévenant d'un risque "d'accroître les inégalités sociales". Le rôle des parents sera, de fait, fondamental pour aider les enfants – notamment les plus jeunes – et vérifier que le travail est bien effectué.

Des classes en visioconférence avec les profs

L'échange est maintenu avec l'équipe enseignante puisque le dispositif offre aussi la possibilité de "classes virtuelles". Les professeurs pourront faire cours aux élèves par visioconférence et il appartiendra au chef d'établissement de régler les plannings de ces cours à distance pour empêcher tout chevauchement entre la séance d'anglais et celle de maths, par exemple.

Concrètement, ces classes virtuelles "permettent aux professeurs et aux élèves d'interagir comme dans une classe, sauf que c'est par écrans interposés. L'élève peut compléter un tableau en direct, répondre à ses camarades, lever le doigt, poser une question, travailler sur un document... Cela permet d'interroger l'élève en direct et de voir s'il a compris tel raisonnement et comment il répond", expose encore Edouard Geffray, interrogé par France Inter

Les connexions sont possibles par ordinateur, tablette ou téléphone, assure le ministère, et la plateforme Ma classe à la maison serait capable de supporter six millions de connexions simultanées (et même "sept millions", selon les déclarations du ministre lundi matin). Enfin, dans le secondaire, élèves et enseignants peuvent également échanger cours, exercices et messages via les Espaces numériques de travail (ENT). Il s'agit d'intranets propres à chaque établissement et gérés par la région (comme ici pour l'Ile-de-France).

Des versions papier pour les élèves n'ayant pas internet

Reste une question fondamentale : que se passe-t-il pour les enfants qui ne disposent pas de l'équipement nécessaire ? "Pour les élèves n'ayant pas accès à internet, un dispositif adapté est proposé. Tous les moyens de communication sont mobilisés pour assurer la continuité des échanges entre l'élève et ses professeurs", indique l'Education nationale dans un communiqué. Interrogé par franceinfo, afin d'avoir savoir plus sur ce dispositif, le ministère répond d'abord que seule "une minorité de personnes" est concernée, mais ne fournit pas de chiffres. Dans un second temps, il précise que "c'est au chef d'établissement" de trouver une solution, qui équivaudra probablement à "expédier une version papier". "Pour l'instant, assure le ministère à franceinfo, il n'y a aucun retour là-dessus, pas de couac qui nous est remonté. Mais la continuité pédagogique doit être assuré par le lien entre le chef d'établissement et les parents concernés."

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