Coronavirus : ce que l'on sait de la contamination de Franck Riester et ses conséquences pour l'exécutif
Le ministre de la Culture a été testé positif au Covid-19 lundi. Il a été placé en confinement à son domicile mais il assure qu'il se porte bien.
Après des députés, c'est au tour d'un membre du gouvernement d'être touché. Le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé lundi 9 mars avoir été contaminé par le coronavirus. "Le ministre de la Culture va continuer de travailler à distance", a fait savoir Matignon lundi soir. Que sait-on de la contamination de Franck Riester ? Avec qui a-t-il été en contact ces derniers jours dans le cadre de ses activités ? Quelles sont les conséquences pour le gouvernement ? Eléments de réponse.
"J'ai comme une grippe"
Franck Riester assure qu'il va "plutôt bien". Il s'est "fait tester [lundi] midi", après les premières manifestations de la maladie, et le test s'est avéré positif. "J'ai comme une grippe, une fièvre modérée (...) Je me suis fait tester car j'avais des symptômes. Je ne me suis pas fait tester par précaution sans symptôme. Je suis en quatorzaine chez moi", a-t-il expliqué. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé que Franck Riester était "en confinement chez lui", avec un "petit syndrome fébrile et des signes ORL". "On s'est échangé quelques SMS, je l'ai assuré de mon soutien."
Il n'a pas été en contact avec d'autres membres du gouvernement récemment
Qui le ministre a-t-il rencontré la semaine dernière, dans le cadre de ses activités officielles ? "Je n'ai vu aucun ministre, ni le Premier ministre ni le président de la République depuis la semaine dernière", a-t-il affirmé au service politique de France Télévisions.
Pour les élections municipales, Franck Riester avait annulé par précaution sa participation aux réunions publiques de la campagne électorale à Coulommiers (Seine-et-Marne), où il est tête de liste, le week-end dernier. Vendredi 6 mars sur Facebook, il expliquait les raisons de cette annulation : "Pendant quatre jours, j'ai présenté à l'Assemblée nationale le projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et à la souveraineté culturelle à l'ère numérique. Ce matin [vendredi], Richard Ferrand a confirmé l'existence de deux cas avérés de coronavirus – Covid-19 à l'Assemblée nationale [il y en a désormais sept, dont cinq députés]."
Le ministre de la Culture ajoutait : "Les consignes des autorités sanitaires après tout contact avec des personnes infectées par le virus sont claires : vigilance et stricte observation des barrières sanitaires ; restriction de la vie sociale. Ces consignes doivent être respectées par tous. J'ai donc décidé, en responsabilité, de ne pas participer dans les prochains jours aux réunions publiques prévues par notre équipe ou aux échanges directs et prolongés avec les Columériens." Il précisait enfin : "Je tiens à vous rassurer sur mon état de santé, puisqu'à l'heure actuelle, je ne présente aucun symptôme." Ceux-ci sont donc apparus plus tard.
Comme le montre son agenda officiel, le ministre de la Culture avait passé plusieurs jours la semaine dernière devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée pour défendre le projet de loi sur la communication audiovisuelle.
Parmi les cinq députés et les deux membres du personnel de l'Assemblée nationale contaminés par le coronavirus, deux élues, Sylvie Tolmont et Michèle Victory, ont participé à la même commission que le ministre.
L'Elysée renforce ses mesures de vigilance
Après cette annonce, un protocole de vigilance a été mis en place autour du président de la République. Plus aucune remise de décorations ne figure à son agenda et les visites de groupe du palais sont désormais suspendues, selon les informations de franceinfo. Les visiteurs privés reçus par Emmanuel Macron feront l'objet d'un contrôle de l'historique de leurs déplacements, qui sera effectué par le secrétariat des conseillers de l'Elysée. Les conseillers eux-mêmes devront limiter leurs invitations extérieures.
Si un membre des services de la présidence a été en contact avec une personne infectée, il sera placé en confinement. Selon l'Elysée, plusieurs conseillers concernés ont eu interdiction de revenir au palais. Emmanuel Macron, lui, va limiter sa présence dans les différents espaces du palais. Le rythme des réunions est allégé et le téléphone ainsi que la visioconférence sont privilégiés. Enfin, chaque collaborateur de l'Elysée est prié de travailler en binôme, afin qu'en cas de contamination, les missions continuent d'être assurées.
Et au sein du gouvernement ? Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rappelé les consignes : "Si d'autres ministres devaient être testés positifs, ils suivraient les mêmes règles d'isolement [que Franck Riester]. Les membres du gouvernement (...) doivent simplement suivre les règles édictées par les autorités de santé."
A l'Assemblée, des mesures vont être prises dans les quinze prochains jours pour limiter la contagion, "comme la suspension des réunions au-delà de cinq personnes et la réduction de l'activité aux seules fonctions essentielles de l'institution", indique un communiqué du Palais-Bourbon lundi soir.
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