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Édito
Fin de l'été : l'exécutif peut souffler (un peu)

C'est une période traditionnellement délicate, mais que l'exécutif a su passer sans vague cette fois-ci : l'été politique touche à sa fin, sans mauvaise polémique. Emmanuel Macron peut donc souffler un coup, avant une rentrée qui s'annonce déjà complexe.
Article rédigé par franceinfo, Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron à l'Elysée le 21 juillet 2023. (JULIEN DE ROSA / POOL / AFP POOL)

En ce 15 août, l'été politique commence à toucher à sa fin. Les oppositions vont bientôt réunir leurs universités d'été, Emmanuel Macron fera son discours de pré-rentrée jeudi 17 août à Bormes-les-Mimosas, avant un premier conseil des ministres la semaine prochaine.

L'exécutif peut donc souffler un peu car, paradoxe dont la politique a le secret, la période estivale est souvent périlleuse pour le pouvoir en place. Rien ne passe inaperçu. La moindre bourde, la moindre faute ou pire, une affaire, peut vous coller aux basques pendant les mois, voire les années qui suivent. Vieille tradition à laquelle Emmanuel Macron ne fait pas exception. Été 2017 : baisse de 5 euros des APL, on s'en souvient encore. Été 2018 : affaire Benalla. Été 2022 : il y a un an, Emmanuel Macron sur son jet-ski à Brégançon, la photo, de loin en loin, continue de faire le tour des réseaux sociaux.

Un scénario aussi valable pour les ministres. Un seul exemple : l'année dernière, une sécheresse historique frappe le pays. Le fraîchement nommé ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, n'apparaît que mollement : le voilà plombé pour de longs mois.

Emmanuel Macron peut dire merci à Élisabeth Borne

C'est une des raisons pour lesquelles certains proches du chef de l'État poussaient pour reporter le remaniement à la rentrée, afin d'éviter de lâcher dans la nature des ministres inexpérimentés. Mais finalement, tout s'est plutôt bien passé, un été réglé comme du papier à musique, et pour cela, le chef de l'État peut remercier Élisabeth Borne. 

La Première ministre n'a pris que trois jours de vacances dans le Var et les a interrompus pour s'envoler direction l'Alsace lors de l'incendie de Wintzenheim, la semaine dernière. Les ministres, eux, ont été priés de se déployer sur le terrain à la moindre occasion pour éviter les éventuels procès en paresse qui peuvent être instruits par les oppositions, et rares sont les conseillers qui n'étaient pas près de leur téléphone dans ce creux du mois d'août.

L'exécutif semble donc avoir appris de ses erreurs, avec deux bémols néanmoins. D'abord, l'interview polémique de la néo-ministre Sabrina Agresti Roubache au JDD nouvelle version, petite faute de carres. Ensuite, les cartes postales régulières si ce n'est cadencées de Gérald Darmanin, mais dans son cas, tout est bien sûr très maîtrisé.

Un été calme, mais une rentrée plus compliquée

Relativisons tout cela tout de même : il n'y pas de quoi pavoiser de parvenir à gérer une période où il ne se passe pas grand chose. C'est d'abord une question de préparation et d'organisation. C'en sera une autre de gérer une deuxième rentrée sans majorité. Emmanuel Macron a, paraît-il passé, une partie de l'été à tenter de résoudre encore et encore ce casse-tête.

Quant à l'"initiative politique d'ampleur" voulue par le chef de l'État pour échanger avec les oppositions, elle est toujours obscure. La loi immigration est toujours incertaine, et d'un autre côté les ambitions des Édouard Philippe, Gérald Darmanin, et Bruno Le Maire sont toujours plus certaines. Emmanuel Macron devra prouver qu'il ne subit pas une rentrée entravée.

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