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"Les subventions données par l'Etat" à la LDH "méritent d'être regardées" : "Gérald Darmanin est en roue libre", dénonce un député LFI

Ugo Bernalicis, député LFI du Nord et membre de la commission des lois de l'Assemblée nationale, s'est insurgé des propos du ministre de l'Intérieur au sujet de la Ligue des Droits de l'Homme : "S'attaquer à l'association historique de défense des droits humains ? On est encore en République, on est encore en démocratie ?"
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Ugo Bernalicis, député LFI du Nord, invité du 18h50 franceinfo, lundi 13 décembre 2021. (FRANCEINFO)

"Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur est en roue libre. C'est du grand n'importe quoi", dénonce mercredi 5 avril sur franceinfo Ugo Bernalicis, député LFI du Nord et membre de la commission des lois de l'Assemblée nationale, après les déclarations de Gérald Darmanin devant la commission des lois au Sénat : "Je ne connais pas les subventions données par l'Etat" à la Ligue des droits de l'Homme "mais je pense que ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qu'ils ont pu mener", a déclaré le ministre de l'Intérieur. 

Gérald Darmanin faisait notamment référence à la présence d'observateurs de la LDH lors de la manifestation, samedi 25 mars à Sainte-Soline, qui a entraîné de violents affrontements. L'association avait alors dénoncé une entrave au secours par la préfecture des Deux-Sèvres pour empêcher le Samu d'atteindre des blessés graves

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"C'est du trumpisme à la française. S'attaquer à l'association historique de défense des droits humains ? On est encore en République, on est encore en démocratie ?", s'interroge Ugo Bernalicis. "Parce que la rhétorique de l'ennemi de l'intérieur on l'a vu, comme il l'a développée avec ces histoires de terrorisme intellectuel, reprenant des concepts organisés et mis en circulation par l'extrême droite et Jean-Marie Le Pen en son temps", ajoute-t-il. Selon le député LFI du Nord : "L'assaut est donné, ils sont en roue libre parce qu'ils n'ont pas de sortie politique sur la question des retraites".

Le classement de la pétition qui réclamait la dissolution de la Brav-M

Evoquant notamment l'action des Brav-M (Brigades de répression de l'action violente motorisées), Ugo Bernalicis estime que "c'est une police qui n'est pas au service de l'intérêt général", mais "au service d'intérêts particuliers, ceux de Gérald Darmanin et du gouvernement", alors que la pétition qui réclamait la dissolution des Brav-M sur le site de l'Assemblée nationale a été classée, il n'y aura donc pas de suite à cette initiative qui ne sera pas débattue. 

Cette pétition lancée par La France insoumise avait recueilli 263 887 signatures. C'est selon lui "une manœuvre grotesque" que de la classer, car "elle aurait pu" atteindre les 500 000 signatures. Ce qui aurait permis d'organiser un débat en séance publique à l'Assemblée nationale. Pour Ugo Bernalicis, atteindre plus de 263 000 signatures "c'est déjà historique, c'est la pétition qui a été la plus signée, c'est même la première qui dépasse les 100 000 signatures", affirme le député LFI du Nord. 

"Plutôt que d'avoir du dialogue, ils font un classement sans suite, voilà comment fonctionnent les macronistes y compris en commission à coup de 49.3 ou de substitut de 49.3 pour enterrer le débat", dénonce-t-il. "Et ça vous savez que ça provoque ? : l'escalade parce que les 263 000 personnes qui ont signé la pétition, ils l'ont fait dans un cadre institutionnel, apaisé et on leur dit : on s'en fiche de votre avis, de ce que vous faites".

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