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Complément d'enquête : "François : pape des pauvres, Vatican des riches"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 70 min
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Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions

"Ah ! comme je voudrais une Église pauvre pour les pauvres !" À peine élu, le pape François annonce la couleur : il veut mettre au régime un Vatican bien trop luxueux à ses yeux. L'argent, c'est l'obsession de François, qui connaît les bidonvilles argentins. Deux ans après son accession au pouvoir suprême, "Complément d'enquête", jeudi 11 juin, à 22h25, dresse le portrait inédit de ce pape hors normes qui a suscité tant d'espoirs.

"Habemus papam." L'Amérique latine en rêvait, le conclave a exaucé ses prières en sacrant Jorge Mario Bergoglio, un prélat non pas latin mais latino en 2013. Dans une curie touchée par le scandale, c'est d'abord son austérité qui séduit. Né le 17 décembre 1936 d'un père employé ferroviaire et d'une mère femme au foyer, ce descendant d'immigrés piémontais cultive un style très éloigné de la splendeur du Saint-Siège. Il a notamment expliqué aux journalistes pourquoi il avait choisi le prénom de saint François d'Assise, symbole de paix, d'austérité et d'assistance aux pauvres. François, a dit l'ex-cardinal de Buenos Aires, est "l'homme qui nous a donné cet esprit de paix, un homme pauvre". Depuis son élection au trône de saint Pierre, le pape a multiplié les signes d'une présidence différente de l'Église catholique. Il a ignoré la limousine et préféré prendre la navette avec les autres cardinaux le soir de son élection. Le lendemain, il est retourné à l'hôtel géré par le Vatican et a insisté pour régler sa note. Au cours de sa première audience avec des journalistes, le pape argentin a insisté sur cette idée : les catholiques doivent garder à l'esprit que c'est Jésus qui est au centre de l'Église, et non le souverain pontife.

Ambiguïté sous la dictature argentine

Dans une curie touchée par le scandale, l'austérité du pape François séduit. À Buenos Aires, il a renoncé à la luxueuse demeure de l'archevêché et se contente d'un appartement à côté de la cathédrale. On ne lui connaît ni domestiques, ni voiture, et il n'est pas rare de le voir dans le métro. Son caractère a été forgé par une solide formation intellectuelle. Ces qualités lui seront utiles pour gérer la curie car il a des ennemis. Ses adversaires argentins ne manquent pas d'évoquer son rôle trouble durant la dernière dictature militaire entre 1976 et 1983. On l'accuse de ne pas s'être assez opposé à la répression et même d'avoir livré deux prêtres à la junte militaire.

Nathalie Sapena, pour Complément d'enquête, a recueilli les témoignages de sa soeur, de ses amis de l'époque mais aussi de ses détracteurs, qui retracent la carrière d'un jeune homme ambitieux. Va-t-il réussir à réformer le Vatican, ses finances et son gouvernement sclérosé ? Qui est vraiment le pape François ? Enquête sur une personnalité plus complexe qu'il n'y paraît.

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