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Primaire de la gauche : duel à fleurets mouchetés ou à pointes aiguisées ?

Le dernier débat avant le second tour de la primaire de la gauche oppose mercredi Benoît Hamon à Manuel Valls. Il n'est pas certain que les deux finalistes haussent le ton autant que le voudraient leurs proches.  

Radio France
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Le dernier débat avant le second tour de la primaire de la gauche oppose, mercredi 25 janvier, Benoît Hamon à Manuel Valls. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Les camps de Benoît Hamon et de Manuel Valls préparent leurs arguments pour le dernier débat télévisé de la primaire de la gauche, mercredi 25 janvier, en soirée. Les proches des deux finalistes décochent des flèches, mais les deux candidats connaissent, eux, les limites d'un duel trop violent.

Benoît Hamon : un travail sur le fond pour riposter

Avec des notes argumentaires, des fiches sur l'international, l'Europe, la sécurité et la laïcité, le candidat arrivé en tête du premier tour, travaille le fond, pour mieux riposter. Manuel Valls le dit laxiste ? Il a voté l'état d'urgence et défend l'action de François Hollande à l'international. Manuel Valls le dit ambigu, communautariste, prêt à excuser l'absence de femmes dans les cafés de banlieue ? Il propose une police des discriminations, sur le modèle de l'inspection du travail ou de la répression des fraudes.

Benoît Hamon ne cédera pas aux sirènes de la castagne, dit-on dans son entourage, ce qui n'empêche pas certains de ses proches de faire le boulot. Le député PS des Hauts-de-Seine, Alexis Bachelay, porte-parole de Benoît Hamon, compare les attaques de Manuel Valls à celles de "la fachosphère" contre "Ali Juppé" à l'automne. Pascal Cherki, député de Paris, voit en Manuel Valls du Nicolas Sarkozy. Sa brutalité, ses coups de menton, on en a soupé à l'Assemblée, racontent les amis frondeurs de Benoît Hamon, convaincus que les attaques de l'ex-Premier ministre vont transformer le second tour en référendum anti-Valls. Mais l'exercice a ses limites. Rejouer ce soir le match du quinquennat, le scénario des deux gauches irréconciliables serait mortifère pour le PS et pour la future campagne.

Manuel Valls cible une participation élargie

Finies les 17 minutes de temps de parole des débats précédents, chaque candidat disposera d’une heure pendant le dernier duel. Une heure à la télé, c’est bien plus utile que n’importe quel meeting, c'est maintenant que cela se joue, rapporte le camp de Manuel Valls, arrivé en deuxième position du premier round de la primaire. Depuis, Arnaud Montebourg a appelé à voter pour Benoît Hamon et le report des voix est défavorable à l’ancien Premier ministre. Pour espérer gagner dimanche prochain, il doit attirer des participants qui n’ont pas voté au premier tour. Son équipe a épluché les enquêtes et les sondages pour aboutir à ce constat : il faut chercher des voix en zone rurale, dans la classe moyenne et chez les retraités. Il faudra aussi savoir parler du pouvoir d’achat et de la baisse d’impôt, entend-t-on dans les rangs des proches de l'ex-Premier ministre.

Mais la garde rapprochée réitère, elle, la promesse émise à l'issue du premier tour ;  cogner et cliver pour les uns, clarifier, pour employer les mots des moins brutaux. Manuel Valls et Benoît Hamon représenteraient deux options, qui ne peuvent qu’entrer en contradiction.  À Manuel Valls, la société du travail, la promesse de sécurité et la laïcité. À Benoît Hamon, le farniente, la légalisation du cannabis et la complaisance à l’égard de l’islam radical. En résumé, la gauche qui veut et peut gouverner contre celle qui refuse les responsabilités.

On peut trouver la stratégie manichéenne ? Le public aime le sang, répond un porte-parole de Manuel Valls.

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