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L'article à lire pour comprendre la primaire de la gauche

Sept candidats participent à la primaire qui se déroulera, les 22 et 29 janvier.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, le 27 novembre 2013, lors d'une conférence de presse à Madrid, en Espagne.  (GERARD JULIEN / AFP)

Qui défendra les couleurs du Parti socialiste et de ses alliés à l'élection présidentielle ? Tous les électeurs partageant les valeurs de la gauche sont appelés aux urnes, les 22 et 29 janvier, pour désigner leur champion. Au total, sept candidats sont en lice. 

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Franceinfo revient sur toutes les questions, évidentes ou non, qui se posent autour de ce scrutin.

C'est quoi, cette nouvelle primaire ?

La droite n'est pas la seule à organiser sa primaire. Le 18 juin, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé  l'organisation d'une primaire pour permettre à son mouvement de choisir un candidat en vue de l'élection présidentielle.

Histoire de dépasser le cadre du PS, cette primaire a été ouverte aux membres de la Belle alliance populaire – une structure formée par le PS et ses alliés : le Parti radical de gauche, le Parti écologiste et l'Union des démocrates et des écologistes. Un calendrier a également été défini, avec une période pour le dépôt des candidatures située entre le 1er et le 15 décembre, et deux tours de scrutin les 22 et 29 janvier.

Qui sont les candidats ? 

La liste définitive des candidats a été annoncée le 17 décembre. Trois d'entre eux représenteront un mouvement non-socialiste : Sylvia Pinel pour le Parti radical de gauche, François de Rugy pour le Parti écologiste et Jean-Luc Bennahmias pour l'Union des démocrates et des écologistes. Les autres candidats sont issus du PS : Manuel Valls (PS), Vincent Peillon (PS), Benoît Hamon (PS) et Arnaud Montebourg (PS). Les candidatures de Fabien Verdier (PS) et Gérard Filoche (PS) ont été rejetées, faute de parrainages. Trois autres ont été jugées "fantaisistes".

Pour voir sa candidature validée, il fallait obtenir un certain nombre de parrainages de l'un des quatre groupes suivants : 5% des membres du Conseil national du PS, 5% des parlementaires socialistes, 5% des conseillers régionaux et départementaux socialistes (représentant quatre régions et dix départements) ou 5% des maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants (issus d'au moins quatre régions et dix départements).

C'est une primaire de la gauche ou du PS ?

Des voix ont effectivement critiqué le manque d'ouverture de ces "primaires citoyennes". Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Bastien Faudot (Mouvement républicain et citoyen) et Sébastien Nadot (Mouvement des progressistes) n'ont pas obtenu le droit de se présenter. Le Comité national d'organisation des primaires (Cnop) a expliqué qu'ils ne faisaient pas partie de la Belle alliance populaire et qu'il était trop tard pour rejoindre cette entité.

Tout le monde veut en être. Mais la primaire de la gauche ça n'est pas open bar.

Jean-Christophe Cambadélis

L'objectif pour le PS était de limiter le nombre de petits candidats. "Je me dis qu'au-dessus de sept candidats, ça commence à être compliqué", a justifié Christophe Borgel, président du Cnop. Mais difficile, du coup, d'éviter l'impression d'une bataille entre seuls socialistes, d'autant que de nombreuses candidatures de gauche sont apparues en dehors de cette primaire, comme Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot pour EELV, sans oublier Emmanuel Macron qui empiète sur le centre-gauche.

Je n'ai pas ma carte au PS, je pourrai voter quand même ?

Comme pour la primaire de la droite, il s'agit d'une primaire ouverte. Il suffit donc d'être français et inscrit sur les listes électorales au 31 décembre 2015. Pour voter, il faudra juste payer un euro à chacun des deux tours et s'engager, par une signature, à partager "les valeurs de la gauche et des écologistes". La participation d'un euro doit permettre de financer l'organisation de ces primaires, dont le coût est estimé à 3,5 millions d'euros.

Les Français de l'étranger pourront participer au scrutin par vote électronique, à condition d'avoir effectué avant la fin décembre une pré-inscription en ligne. Avec cette même condition, le vote est aussi ouvert aux jeunes majeurs récemment inscrits sur les listes et aux mineurs qui auront 18 ans lors du premier tour de l'élection présidentielle. D'autres dérogations sont possibles pour les mineurs de plus de 16 ans et pour les étrangers qui seraient adhérents de l'un des mouvements participant à la Belle alliance populaire, même s'ils ne pourront pas voter lors de la véritable élection présidentielle.

Il faudra se déplacer ou on pourra voter en ligne ?

A part pour les Français de l'étranger, il ne sera pas possible de voter en ligne. Il faudra se déplacer dans l'un des 7 530 bureaux de vote mis en place par les organisateurs de la primaire. Pour connaître son bureau de vote de rattachement, un moteur de recherche a été mis en ligne sur le site Primaires citoyennes. Vous pouvez également consulter notre carte.

Y a-t-il des risques de fraude ?

Comme pour la primaire de la droite, une Haute autorité a été mise en place. Composée d'une quinzaine de membres (des juristes pour la plupart), cette instance indépendante est responsable de la bonne tenue de la campagne et du scrutin. Elle est chargée de proclamer les résultats et peut décider de l'annulation partielle ou totale du scrutin en cas d'irrégularités.

Pour tenir les bureaux de vote et éviter les problèmes, les organisateurs étaient à la recherche de 40 000 bénévoles. Les présidents de bureaux seront chargés de remonter les résultats à la Haute autorité via une application smartphone. Mais la Haute autorité dispose aussi d'un référent dans chaque département, qui compilera les résultats pour les faire également remonter en parallèle.

J'ai du mal à faire la différence entre les programmes : des débats sont-ils prévus ?

La campagne est brève, mais si vous n'avez pas bien compris ce qui sépare Arnaud Montebourg de Benoît Hamon, trois débats télévisés en l'espace d'une semaine ont été prévus pour vous aider à y voir plus clair. Le jeudi 12 janvier, les candidats se sont retrouvés sur TF1. Le dimanche 15, ils ont débattu sur les chaînes d'information en continu, et le jeudi 19 janvier, ils se sont affrontés sur France 2. Enfin, un débat entre les deux finalistes a été calé pour le mercredi 25 janvier.

Valls et Montebourg sont les favoris, c'est bien ça ? 

C'est un peu plus compliqué que cela. Selon une enquête BVA-Salesforce publiée mercredi 18 janvier, Manuel Valls arriverait en tête au premier tour avec 34% des voix, en baisse de dix points par rapport à novembre. Derrière, Benoît Hamon (27%) et Arnaud Montebourg (26%) sont au coude à coude. Le premier réalise une belle percée : +13 points par rapport à novembre. Loin derrière le trio de tête, Vincent Peillon est crédité de 7% d'intentions de vote, devant Sylvia Pinel (3%), François de Rugy (2%) et Jean-Luc Bennahmias (1%).

Au second tour, Arnaud Montebourg comme Benoît Hamon sont donnés gagnants face à Manuel Valls, 52% contre 48%. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec des pincettes : l'enquête porte sur un échantillon limité de 543 personnes certaines d'aller voter au premier tour, et 513 certaines d'aller au second tour. Tout pronostic reste donc hasardeux.

J'ai eu la flemme de tout lire et j'ai scrollé vers le bas, vous me faites un petit résumé ?

La primaire de la gauche se déroulera les 22 et 29 janvier. Elle aura pour objectif de désigner le candidat soutenu par la Belle alliance populaire – autrement dit par le PS et ses alliés. Le scrutin est ouvert à tous, à condition de payer un euro et de s'engager à partager les valeurs de la gauche et des écologistes. Il y a sept candidats, qui se départageront dans une courte campagne marquée par trois débats télévisés (les 12, 15 et 19 janvier).

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