Armement : le gouvernement menace les entreprises françaises de procéder à des réquisitions
Sur le front ukrainien, des canons CAESAR. En mer Rouge, des missiles de défense antiaérienne Aster. L’armement français se trouve au cœur de conflits de haute intensité. Les pièces sont produites dans l’Hexagone, mais pas assez rapidement ni en assez grande quantité. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, veut employer les grands moyens et n’exclut pas, si le compte n’y est pas "en matière de cadence et de délai de production" de "faire des réquisitions".
80 000 obus pour l’Ukraine en 2024
Le ministère prévoit de réquisitionner des outils, du personnel ou de forcer les entreprises à produire en priorité du matériel de guerre. La France veut fournir 80 000 obus à l’Ukraine en 2024, alors qu’elle n’en a livré que 30 000 en deux ans. Les 200 missiles Aster qui devaient être livrés en 2026 devront l’être dès cet été. Alors que les carnets de commandes sont pleins, pourquoi les grands groupes se montreraient réticents à augmenter la cadence ?
Certains sous-traitants, qui fournissent des pièces mécaniques à la fois pour l’industrie automobile et celle de défense, vont "livrer en priorité" le secteur automobile "qui commande dans des volumes plus importants", analyse Gaspard Schnitzler, directeur de recherche à l’IRIS. À Bergerac (Dordogne), le groupe Eurenco vient de rouvrir une usine de poudre pour armer les obus. Son directeur dit désormais "travailler sept jours sur sept, 24 heures sur 24".
Parmi Nos Sources :
Ministère de la Défense Estonie
Liste non exhaustive.
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