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Enlèvement d’Olivier Dubois : l’armée française a-t-elle utilisé le journaliste ?

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Enlèvement d’Olivier Dubois : l’armée française a-t-elle utilisé le journaliste ?
Article rédigé par France 2 - M. Boisseau, D. Olliéric, N. Auer, J. Cohen-Olivieri
France Télévisions
La force Barkhane, au Mali, aurait-elle pu empêcher l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois ? Des révélations sèment le trouble sur l’attitude de l'armée française, qui aurait eu l’intention de localiser un chef djihadiste qui avait rendez-vous avec le journaliste, avant de finalement renoncer.

La captivité d’Olivier Dubois a pris fin en mars 2023, après 711 jours. Mais son enlèvement aurait-il pu être évité ? Des révélations de RFI, TV5 Monde, Libération et Le Monde soulignent des négligences de l’armée française, qui avait utilisé le journaliste à son insu pour tenter de capturer un chef djihadiste. Le 8 avril 2021 à Gao (Mali), Olivier Dubois devait interviewer un cadre d’une filiale d’Al-Qaïda. L’armée française était au courant, car le fixer du journaliste, surnommé Kader, intermédiaire avec les djihadistes, opérait aussi en tant qu’informateur secret des soldats de l’opération Barkhane. 

"Ils avaient promis de l’argent à Kader"

Ces derniers auraient songé à profiter de l’interview pour localiser le djihadiste. "Ils avaient promis de l’argent à Kader si ce chef djihadiste venait à être arrêté ou neutralisé", rapporte Anne-Fleur Lespiaut, correspondante de TV5 Monde au Niger. Les militaires disent avoir abandonné le projet, jugé trop risqué, deux semaines avant l’interview. Pourtant, le jour J, l’interprète continuait d’informer l’armée française. Les terroristes ont finalement décidé qu’il n’assisterait pas à la rencontre, et ont enlevé Olivier Dubois. Pourquoi les militaires n’ont pas réagi ? Selon les auteurs des révélations, ils avaient été prévenus quelques heures avant l’interview qu’Olivier Dubois se retrouverait sans interprète. 

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