Confrontation entre Israël et l'Iran en Syrie : pour Le Drian, la situation devient "très dangereuse" au Moyen-Orient
"Ce qui était à craindre est en train de se réaliser. L'enjeu syrien et l'enjeu iranien sont en train de se confondre (...) ce qui donne une situation extrêmement tendue", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, jeudi à BFMTV.
Jean-Yves Le Drian ne cache pas sa vive inquiétude, face à l'escalade militaire entre l'Iran et Israël en Syrie. Le ministre français des Affaires étrangères a estimé que la situation devenait "très dangereuse" au Moyen-Orient, jeudi 10 mai, en raison d'un téléscopage entre "les enjeux syrien et iranien".
"C'est une situation qui devient très dangereuse. La région était déjà très destabilisée avec la guerre en Syrie et l'annonce du retrait américain de l'accord de Vienne (sur le nucléaire iranien) a contribué à renforcer cette déstabilisation", a déclaré le chef de la diplomatie française, auprès de BFMTV.
Deux jours après la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de cet accord international, Israël a mené des raids massifs contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie jeudi. L'Etat hébreu a affirmé riposter à des tirs de roquettes iraniennes dans la région du Golan, une escalade militaire inédite entre les deux pays.
Ce qui était à craindre est en train de se réaliser. L'enjeu syrien et l'enjeu iranien sont en train de se confondre (...) ce qui donne une situation extrêmement tendue.
Jean-Yves Le Drianà BFMTV
"Il n'y a pas de plan B"
L'Iran est présente militairement en Syrie au côté du président Bachar al-Assad. Son influence croissante, notamment via la puissance milice libanaise Hezbollah, inquiète Israël, tout comme les Occidentaux et les pays riverains. L'Etat hébreu ne cesse de proclamer qu'il ne permettra pas que Téhéran se serve de la Syrie comme tête de pont contre lui. Les tensions ont été avivées par la querelle sur le nucléaire iranien.
"Il faut engager la désescalade, faire en sorte que le sang-froid revienne et éviter que les va-t-en guerre divers ne puissent se servir de l'occasion", a insisté Jean-Yves Le Drian. Le ministre a insisté sur la nécessité de maintenir l'Iran dans l'accord de Vienne malgré le retrait américain, afin de ne pas ouvrir la porte de la prolifération nucléaire dans la région.
Il n'y a pas de plan B. Il y a le plan A qui est l'accord de Vienne et qu'il convient de respecter. Le plan B, cela veut dire renoncer à tout dialogue, tout accord avec l'Iran. Il peut conduire à la guerre.
Jean-Yves Le Drianà BFMTV
L'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre l'Iran, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, prévoit de lever les sanctions internationales pesant sur l'économie iranienne, en contrepartie de l'engagement pris par Téhéran de ne pas se doter de l'arme nucléaire.
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