: Carte Décharges sauvages : plus de 850 cas signalés dans toute la France sur #AlertePollution
Du Havre à Aix-en-Provence en passant par Vesoul, Rodez et Bourg-la-Reine, de nombreuses villes sont concernées par ce problème.
Le sujet est au cœur de l'émission "Complément d'enquête", sur France 2, jeudi 25 mars. Le phénomène des décharges sauvages illégales est difficile à quantifier, comme l'expliquait l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) dans une étude. Mais il semble massif. Dans le cadre de l'opération #AlertePollution, lancée en décembre 2018 en marge de la COP24, nous avons reçu plus de 850 signalements de décharges sauvages. Déchets en plastique amoncelés dans des forêts, montagnes de pneus à l'abandon dans des bois communaux, détritus jetés le long des routes ou des gares TGV, plaques d'amiante, meubles ou encore électroménager déversés illégalement dans la nature… Les exemples de décharges sauvages que vous nous avez décrits sont innombrables.
Un coût important pour les collectivités
Comment expliquer de tels comportements ? "Il y a plein de raisons : la déchetterie qui n'est pas ouverte, le refus de payer pour le dépôt de certains déchets, la difficulté de verbaliser, la mise à disposition de bennes à gravats sur Le Bon Coin par des gens qui se débarrassent ensuite du contenu dans la nature", énumère Jean-Christophe Pouet, chef du service mobilisation et valorisation des déchets de l'Ademe.
Une fois les déchets jetés dans la nature, les différents acteurs – collectivités locales, Office national des forêts, sociétés d'autoroute – se renvoient souvent la balle pour les retirer. Car ces dépôts sauvages ont un coût important : "entre 100 et 500 euros la tonne, parfois au-delà de 1 000 euros pour des produits dangereux comme l'amiante", chiffre Jean-Christophe Pouet. Un coût généralement supporté par le contribuable.
Les gens veulent faire des économies de bouts de chandelle, mais ne se rendent pas compte qu’ils finissent par payer, comme tout contribuable.
Jean-Christophe Pouet, expert à l'Ademeà franceinfo
Comme vous pouvez le constater sur notre carte ci-dessous, le phénomène n'est pas réservé à quelques communes. Du Havre à Aix-en-Provence en passant par Vesoul, Rodez et Bourg-la-Reine, de nombreuses villes sont concernées par ce problème. Ces signalements, qui ne sont pas exhaustifs, remontent parfois à plusieurs semaines voire plusieurs mois, il est donc possible que certaines décharges sauvages aient disparu depuis. Face à la masse d'informations reçues, nous n'avons pas pu vérifier indépendamment chacune de vos contributions.
Le problème avait fait la une de l'actualité en août 2019 : le maire de Signes (Var) avait été tué après avoir été renversé par un fourgon alors qu'il empêchait deux employés d'une entreprise de travaux publics de déverser des gravats sur un terrain privé. Le sujet a de nouveau été sur le devant de la scène après les confinements de 2020, et fait désormais l'objet de poursuites. Comme à Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines, où le maire a porté plainte contre X en septembre dernier pour "pollution aux métaux lourds", "mise en danger de la vie d'autrui" et "atteinte à l'environnement". "Il faut y mettre un terme et surtout avoir une vision claire des impacts de cette vaste décharge", avait alors défendu auprès de franceinfo Charlotte Nithart, porte-parole de l’association Robin des Bois. Cette plainte "est pour l'avenir, pour que les pratiques évoluent".
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