Report de la présidentielle au Sénégal : un moyen de "gagner du temps" pour que le camp de Macky Sall "reste au pouvoir", note un politologue

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Report de la présidentielle au Sénégal : un moyen de "gagner du temps" pour que le camp de Macky Sall "reste au pouvoir", note le politologue Michel Galy
Article rédigé par franceinfo - S.Larrouy
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Invité du 12/13 info, mardi 13 février, Michel Galy, politologue et spécialiste de l'Afrique sub-saharienne, revient sur la situation au Sénégal. Le pays est frappé par une importante crise politique depuis que le président a annoncé le report de la présidentielle.

Le Sénégal est plongé dans une grave crise politique depuis que le président Macky Sall a annoncé le report de l'élection présidentielle le 3 février, à trois semaines de la date du scrutin. L'Assemblée nationale du pays a ensuite voté le report de l'élection au 15 décembre, avec un maintien au pouvoir de Macky Sall jusqu'à la prise de fonctions du prochain président. Une grande marche contre ces décisions prévue par la société civile, qui devait se tenir mardi 13 février à Dakar, a été interdite par les autorités sénégalaises.

"C'est un pays relativement exemplaire depuis 1960, où il y a eu des élections à dates fixes, sauf cette fois-ci", rappelle Michel Galy, politologue et spécialiste de l'Afrique sub-saharienne, dans le 12/13 info. "D'où cette sorte d'insurrection en faveur de la Constitution", explique-t-il. "La théorie officielle de Macky Sall, c'est qu'il y aurait des juges de la Cour constitutionnelle qui seraient contestés", indique Michel Galy, ajoutant qu'il s'agit là d'"un classique des accusations montées de toutes pièces, comme par exemple avec Ousmane Sonko, le leader de l'opposition".

Que peut faire la communauté internationale ?

Avec ce report, il s'agit au fond pour le pouvoir sénégalais de "gagner du temps" pour que le camp de Macky Sall "reste au pouvoir". Que peut faire la communauté internationale sur la situation au Sénégal ? "Le mieux, ce ne serait peut-être rien officiellement, notamment du côté de la diplomatie française, parce qu'au fond, on a perdu (...) le Sahel à force de déclarations plus ou moins irresponsables", juge-t-il.

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