Résultats des européennes 2024 : le camp présidentiel obtient 14,6% des voix, loin derrière le Rassemblement national

Les soutiens d'Emmanuel Macron sont largement devancés par l'extrême droite, après une campagne qui n'a jamais décollé. Un revers électoral majeur pour la majorité.
Article rédigé par Margaux Duguet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Premier ministre, Gabriel Attal, et la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, lors d'un meeting de campagne à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 28 mai 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Un désaveu. Le camp présidentiel se faisait peu d'illusions au vu des mauvais sondages tout au long de la campagne et le verdict des urnes est sans appel. La liste de Valérie Hayer, soutenue par Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, mais aussi le MoDem de François Bayrou et Horizons d'Edouard Philippe, termine très loin derrière le Rassemblement national (31,4%), en obtenant 14,6% des suffrages aux élections européennes du dimanche 9 juin, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur. Les macronistes n'obtiennent ainsi que 13 sièges, alors qu'ils disposaient de 23 eurodéputés au sein du groupe Renew au Parlement européen.

Qui sont les candidats élus et avec quel groupe vont-ils siéger ? 

Le camp présidentiel va envoyer au Parlement européen moins d'élus qu'en 2019. Parmi les candidats élus, nombreux sont ceux qui obtiennent un second mandat. Il y a bien sûr Valérie Hayer, déjà présidente du groupe Renew, le troisième du Parlement européen, mais aussi l'ancien journaliste Bernard Guetta, Pascal Canfin, prise de guerre des macronistes chez les Verts en 2019, ou encore Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et ex-sénatrice du Bas-Rhin.

Le parti Horizons peut, lui, compter sur la réélection de Nathalie Loiseau, l'ancienne tête de liste macroniste de 2019, et de Gilles Boyer, l'ancien conseiller d'Edouard Philippe. Marie-Pierre Vedrenne, ex-directrice de la Maison de l'Europe à Rennes, et Laurence Farreng, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, ont aussi été réélues sous l'étiquette du MoDem. 

Comment s'est déroulée la campagne du camp présidentiel ? 

Un long chemin de croix. Après moult tergiversations et plusieurs refus de diverses personnalités, le camp présidentiel a désigné tardivement sa tête de liste, Valérie Hayer. Bien qu'elle préside le troisième groupe au Parlement européen, elle demeure méconnue du grand public. Aucune dynamique ne s'est installée. Pire, au fil de la campagne, et face à un état-major qui a beaucoup misé sur sa stratégie anti-RN, les sondages ont dévissé. Le camp présidentiel a même été rattrapé par Raphaël Glucksmann, le candidat socialiste. "Valérie Hayer, ça ne marche pas, elle n'a pas marqué de points et les sondages s'aggravent", soupirait, fin mai, un candidat de la liste Renaissance.

En retrait en début de campagne, le Premier ministre, présenté comme l'arme anti-Bardella lors de sa nomination en début d'année à Matignon, est descendu dans l'arène en acceptant de débattre, le 23 mai, avec le président et candidat du RN. Mais la prestation du chef du gouvernement n'a rien changé. Emmanuel Macron s'est également dit "prêt à débattre" avec Marine Le Pen. Mais la présidente du groupe RN à l'Assemblée a posé comme condition la démission du gouvernement ou la dissolution de l'Assemblée nationale en cas d'échec de la liste Renaissance. Le débat n'a pas eu lieu.

Quelles seront les conséquences après ces résultats ? 

Le camp présidentiel peut se consoler en se souvenant que ce score n'est pas le pire réalisé par un parti au pouvoir : le PS avait obtenu 13,98% aux européennes de 2014. Ce résultat ne manquera toutefois pas de susciter des remous et des interrogations en interne. Dès la fin de la campagne, certains cadres de la majorité avaient d'ailleurs appelé à penser l'après. "Il faut évidemment entendre ce que nous diront les Français et en tirer des leçons", déclarait sur RTL le 27 mai Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. La veille, c'est François Bayrou, président du MoDem, qui plaidait sur France Inter pour dessiner "un paysage politique nouveau" après le 10 juin. 

Ce résultat est également un échec personnel pour Emmanuel Macron qui a toujours fait de l'Europe l'ADN de son mouvement politique. Peu après l'annonce des résultats, le président de la République a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale après les résultats des européennes, et des élections législatives, le 30 juin et le 7 juillet.

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