Résultats des européennes 2024 : Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet

Le président de la République a prononcé une allocution, dimanche soir, en réaction aux résultats des élections européennes, marquées par une large victoire du Rassemblement national.
Article rédigé par franceinfo
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Des soutiens du parti présidentiel Renaissance regardent, à Paris, Emmanuel Macron annoncer la dissolution de l'Assemblée dans une allocution télévisée, le 9 juin 2024. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA / MAXPPP)

Emmanuel Macron a annoncé, dimanche 9 juin, la dissolution de l'Assemblée nationale, au soir d'élections européennes marquées par la large victoire de l'extrême droite. Des élections législatives se tiendront le 30 juin et le 7 juillet, a-t-il précisé.

"J'ai entendu votre message, vos préoccupations, et je ne les laisserai pas sans réponse", a déclaré le président de la République dans une allocution télévisée, à peine une heure après les résultats du scrutin européen.

Emmanuel Macron annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet.

Le Rassemblement national est crédité de 31,37% des suffrages, plus du double du score du camp présidentiel (14,6% pour la liste Renaissance de Valérie Hayer), selon les résultats définitifs publiés lundi matin par le ministère de l'Intérieur. "Je ne saurais donc, à l'issue de cette journée, faire comme si de rien n'était", a justifié Emmanuel Macron. "Que la parole soit donnée au peuple souverain, il n'y a rien de plus républicain."

"Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives, qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour, et le 7 juillet pour le second", a poursuivi le chef de l'Etat. L'issue du scrutin européen "n'est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l'Europe", "la montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation", a-t-il ajouté.

Le Rassemblement national se dit "prêt à exercer le pouvoir"

"Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives", a réagi Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée. Plus tôt, réagissant à la victoire de la liste qu'il dirigeait, Jordan Bardella avait réclamé à Emmanuel Macron "de nouvelles élections législatives".

"Emmanuel Macron a obtempéré aux exigences de Jordan Bardella. C'est en fait le Rassemblement national qui fixe le tempo de la vie politique française. Rien de l'y obligeait", a déclaré Raphaël Glusckmann, tête de la liste Parti socialiste-Place publique, qui a talonné la majorité présidentielle dimanche. "C'est un jeu extrêmement dangereux avec la démocratie et les institutions. Je suis estomaqué par un tel comportement."

Le chef de l'Etat "joue avec le feu depuis longtemps"

"Je suis extrêmement en colère", a réagi Marie Toussaint, qui menait la liste Les Ecologistes-EELV. "C'est un vrai défi pour notre démocratie", a-t-elle ajouté, estimant que "l'extrême droite [risquait] d'arriver au pouvoir dans les semaines qui viennent". "Je lance l'appel à mes amis : voyons-nous rapidement, travaillons ensemble", a lancé Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste.

Emmanuel Macron "joue avec le feu depuis maintenant longtemps", a jugé Mathilde Panot, la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée, avant d'affirmer : "Nous, Insoumis, n'avons pas peur du peuple, et nous sommes prêts à aller devant les électeurs et les électrices."

Les Républicains jugent que c'était la "seule solution"

La décision d'Emmanuel Macron était "la seule solution", a affirmé le patron du parti Les Républicains, Eric Ciotti. Il a précisé que sa formation, arrivée dimanche en cinquième position avec 7,25% des voix, irait seule, sous ses "couleurs", aux législatives anticipées, "sans aucune forme de coalition, de coopération, de collaboration avec ce pouvoir qui a tant abimé la France".

"Le président de la République prend ses responsabilités. Ça n'arrive pas souvent dans l'histoire de notre pays", a commenté François Bayrou, le président du MoDem, proche allié d'Emmanuel Macron. "Il prend ses responsabilités et il dit aux Français : je vous donne le choix pour l'avenir."

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