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Réforme des retraites : quel est le calendrier des "100 jours d'apaisement" voulus par Emmanuel Macron ?

Les chantiers mis en avant par le chef de l'Etat, lundi soir dans son allocution, visent à permettre à l'exécutif d'ouvrir de nouvelles perspectives et de sortir de la crise dans laquelle il est embourbé depuis plusieurs mois.
Article rédigé par Thibaud Le Meneec
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Amsterdam (Pays-Bas), le 12 avril 2023. (REMKO DE WAAL / ANP MAG / AFP)

Le gouvernement y voit peut-être plus clair, au soir du lundi 17 avril. Pour tourner la page de la très contestée réforme des retraites, Emmanuel Macron a tenté, lors d'une allocution à l'Elysée, de fixer un nouveau cap à son exécutif, à l'aide de "trois chantiers prioritaires" : le travail, la justice et "le progrès pour mieux vivre".

>> Travail, lutte contre la délinquance, santé… Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Dans sa prise de parole, le chef de l'Etat a évoqué les travaux qui attendent le gouvernement et la majorité lors de "100 jours d'apaisement et d'action". Voici les détails de ce printemps chargé pour relancer le quinquennat.

Mardi 18 avril : une réunion avec certains partenaires sociaux

Le président a formellement invité les "organisations patronales et syndicales, pour celles qui y sont prêtes" à l'Elysée, mardi 18 avril, afin d'ouvrir "une série de négociations sur des sujets essentiels" à propos du travail. L'objectif est de parvenir à un "nouveau pacte de la vie au travail" qui sera "construit dans les semaines qui viennent par le dialogue social"

Cependant, ce rendez-vous a du plomb dans l'aile, car l'intersyndicale a déjà refusé de rencontrer Emmanuel Macron, et a réitéré leur fin de non-recevoir, lundi soir. "On ne répond pas quand on nous siffle", a répliqué Laurent Berger, sur BFMTV, après l'allocution présidentielle. L'intersyndicale se concentre d'ores et déjà sur la grande mobilisation qu'elle prépare pour le 1er-Mai

A partir du 24 avril : la "feuille de route du gouvernement" détaillée

Après l'intervention d'Emmanuel Macron, la première depuis l'interview accordée le 23 mars à France 2 et TF1, Elisabeth Borne va être chargée de lancer les "trois chantiers prioritaires" listés lundi soir. Ils "constituent la feuille de route du gouvernement que la Première ministre détaillera dès la semaine prochaine", a annoncé le chef de l'Etat. 

Cela préfigure donc des annonces dans plusieurs domaines, ainsi que l'a confirmé Elisabeth Borne lundi soir. "Je présenterai la semaine prochaine la feuille de route de mon gouvernement", a-t-elle tweeté, comme une seconde déclaration de politique générale. 

Lors de son interview fin mars, Emmanuel Macron l'avait notamment invitée à "continuer à élargir cette majorité autant qu'elle le pourra, avec les femmes et les hommes (...) qui, de droite et de gauche, sont prêts sur les priorités fixées à avancer avec elle".

Début mai : des annonces sur la lutte contre la délinquance

Pour le deuxième chantier, relatif à la justice, l'ordre républicain et à la réforme des institutions, une date a émergé. "Dès le début du mois de mai", l'exécutif fera des "annonces fortes" pour "lutter contre toutes les formes de délinquance et toutes les fraudes".

Le chef de l'Etat y ajoutera-t-il des éléments sur la politique migratoire ? Il avait esquissé, fin octobre sur France 2, un lien entre délinquance et immigration. "Quand on regarde la délinquance à Paris, où on a une forte concentration de cette immigration illégale, oui la délinquance est très présente. Qu'est-ce qu'on doit faire ? On doit intégrer ceux qui le veulent, et durcir et accélérer nos règles pour reconduire les délinquants", avait-il souligné.

En mai : bâtir "des coalitions et des alliances nouvelles"

Avec qui gouverner pendant les quatre prochaines années du quinquennat ? C'est l'équation, complexe, que doivent résoudre Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et leur majorité relative. Le président de la République a dit "solliciter toutes les forces d'action et de bonne volonté", à savoir "celles des élus, des forces politiques, des syndicats, de toutes les composantes de la nation"

Pour y parvenir, le locataire de l'Elysée "compte mieux les associer, en relançant dès le mois de mai des coalitions et des alliances nouvelles, sur les bases solides du Conseil national de la refondation (CNR), au plus près des territoires."

D'ici à l'été : le dévoilement de la planification écologique

Il ne s'agit que d'une confirmation. Mantra du candidat Macron lors de la dernière élection présidentielle pendant l'entre-deux-tours, la planification écologique "sera dévoilée d'ici l'été". L'objectif est de bâtir un "nouveau modèle productif et écologique, dans l'agriculture, le bâtiment, l'économie circulaire, les transports, l'énergie et les technologies"

Depuis un an, le gouvernement n'a pourtant pas délaissé le sujet. Fin octobre, Elisabeth Borne avait présenté la méthode du gouvernement sur la planification écologique, via le projet "France nation verte", décliné en 22 chantiers visant à accélérer la transition écologique. Un secrétariat général à la planification écologique a même été mis en place.

Le 14 juillet : le bilan des 100 jours de la nouvelle méthode

Des chantiers prioritaires, quelques annonces… et une date symbolique. "Le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan. Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France", a-t-il insisté, en référence aux cent premiers jours d'un quinquennat, censés faciliter l'adoption de réformes complexes et impopulaires. Certains noteront que d'ici à la fête nationale, il n'y a pas tout à fait 100 jours, mais seulement 88. Surtout, le chef de l'Etat a été réélu il y a déjà un an. Bref, pour l'exécutif, le temps presse déjà.

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