Travail, lutte contre la délinquance, santé… Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron, qui veut tourner la page de la réforme des retraites
Clore une longue séquence compliquée afin d'en ouvrir d'autres, plus favorables pour l'exécutif. Voilà l'objectif poursuivi par Emmanuel Macron en prononçant une allocution, lundi 17 avril, après la validation de l'essentiel des dispositions de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel. Durant un peu moins de 15 minutes, le chef de l'Etat s'est employé à dessiner la suite de son second quinquennat, en insistant sur les "chantiers prioritaires" déjà lancés plutôt qu'en procédant à des nouvelles annonces.
Franceinfo vous résume les principaux points de cette intervention du président de la République.
Emmanuel Macron "regrette" l'absence de "consensus" sur les retraites
Faut-il y voir une forme de mea-culpa sur la méthode ? Accusé de ne pas avoir entendu la colère sociale qui s'est exprimée depuis mi-janvier, Emmanuel Macron a assumé la promulgation rapide et l'esprit de la réforme des retraites, tout en reconnaissant l'impopularité du texte. "Pour autant, cette réforme est-elle acceptée ? A l'évidence, non. Malgré les mois de concertations, un consensus n'a pas pu être trouvé. Je le regrette et nous devons en tirer tous les enseignements", a-t-il concédé.
Vers la mise en place d'un "nouveau pacte de la vie au travail"
Le travail est le premier des trois "chantiers prioritaires" que souhaite mener Emmanuel Macron, afin de "reconstruire et retrouver l'élan de notre nation". Engager la réforme du lycée professionnel, "ramener vers le travail les bénéficiaires du RSA"… Outre les pistes déjà explorées, le président de la République a déclaré vouloir, dès mardi, "ouvrir, sans aucune limite, sans aucun tabou, une série de négociations sur des sujets essentiels" liés au travail, pour notamment "améliorer les revenus des salariés" et "mieux partager la richesse".
Sur la méthode, il semble mettre en avant la négociation entre partenaires sociaux, plus qu'un texte décidé par le gouvernement : "Ce nouveau pacte de la vie au travail sera construit dans les semaines et les mois qui viennent par le dialogue social, et les accords très concrets, au niveau national mais aussi au plus près du terrain, que les organisations syndicales et patronales sauront trouver."
Des annonces sur la lutte contre la délinquance en mai
Pour le deuxième chantier, celui de la justice, Emmanuel Macron a insisté sur les travaux déjà entamés par le gouvernement depuis mai 2022. "Nous continuerons à recruter plus de 10 000 magistrats et agents et nous sommes en train de créer 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes. Lutter contre toutes les formes de délinquance et les fraudes sociales ou fiscales sera au cœur de l'action du gouvernement, avec des annonces fortes dès le mois de mai" , a-t-il annoncé.
En revanche, le chef de l'Etat est resté plus vague sur la réforme des institutions, qui n'a pas été menée à terme lors de son premier quinquennat. Pour "lutter contre le sentiment persistant que voter n'est plus décider", Emmanuel Macron va proposer "des grandes pistes pour que le fonctionnement de nos institutions gagne en efficacité et en participation citoyenne", citant en exemple la récente convention sur la fin de vie.
La fin de l'engorgement des services d'urgence promise pour la fin de l'année 2024
Evoquant son troisième chantier, "celui du progrès", le président de la République a insisté sur sa volonté de s'attaquer à la crise des hôpitaux publics. "D'ici la fin de l'année prochaine, nous devrons avoir désengorgé tous nos services d'urgences", a-t-il expliqué à propos de ce symbole d'un système de santé en difficulté, qu'il souhaite voir "profondément rebâti".
"D'ici la fin de cette année, 600 000 patients atteints de maladie chronique qui n'ont pas de médecin traitant en disposeront", a également affirmé le chef de l'Etat.
Une "feuille de route du gouvernement" bientôt détaillée, des "coalitions" souhaitées
Lors de son allocution, Emmanuel Macron n'a pas annoncé explicitement qu'il renouvelait sa confiance à Elisabeth Borne, en première ligne lors de cette crise. Mais le chef de l'Etat a malgré tout stipulé que "la Première ministre" allait détailler "la semaine prochaine" ce qui constitue "la feuille de route du gouvernement". Un "premier bilan" sera dressé aux alentours du 14 juillet, dans trois mois.
L'objectif est par ailleurs d'élargir le socle de la majorité présidentielle, ce qui est un vœu pieu depuis le printemps 2022. "Je sollicite toutes les forces d'action et de bonne volonté : nos maires, nos élus, nos forces politiques, nos syndicats... Je compte mieux les associer, en relançant dès le mois de mai des coalitions et des alliances nouvelles, sur les bases solides du Conseil national de la refondation, au plus près du terrain" , a-t-il annoncé.
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