Manifestations : y a-t-il de l’abus dans certaines mises en garde à vue ?
Depuis deux mois, les manifestations et violences se succèdent. À chaque fois, et surtout à Paris, les policiers procèdent à dizaines d'arrestations, mais sont-elles toutes justifiées ? Une autorité administrative indépendante dénonce des interpellations préventives, interdites en France. Il y aurait “une banalisation de l'enfermement”, des “atteintes graves aux droits fondamentaux” et “un recours massif aux gardes à vue”. Sur une semaine en mars, le rapport estime que 80 % des interpellés ressortent libres. “C’est un classement pour infractions insuffisamment caractérisées. C’est-à-dire qu'on n'a pas pu établir de manière précise les caractéristiques de cette infraction”, explique Laurent Nuñez, préfet de police de Paris.
Mais des motifs d’interpellations sont-ils contestables ?
La plupart des individus arrêtés le sont dans des cortèges non déclarés, mobiles et avec des dégradations. Les policiers interpellent donc beaucoup, mais sont très imprécis dans les procès-verbaux où ils sont censés établir les faits. La préfecture de police le reconnaît et promet de faire des progrès. Le document montre également des photos de cellules de garde à vue en soir de manifestations. En plus de l’hygiène à revoir, les locaux sont saturés. Dans une cellule de 7 mètres carrés, deux jeunes femmes vont passer 24 heures. Le ministère de l’Intérieur l'explique par l’ampleur des dégradations qui aurait provoqué un nombre exceptionnel de personnes interpellées.
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