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Hausse des prix : quatre questions sur le recul de l'inflation en mai, au plus bas depuis un an

Les prix à la consommation sont en hausse de 5,1% sur un an en mai, selon les estimations de l'Insee, alors qu'ils avaient augmenté de plus de 6% en début d'année.
Article rédigé par Alice Galopin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les rayons d'un supermarché à Paris, le 9 mai 2023. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

"L'inflation ralentit, et elle ralentit même fortement", s'est réjoui le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, au micro de France Inter. La hausse des prix a nettement fléchi en mai, pour s'établir à 5,1% sur un an, après avoir atteint 6,3% en février, selon les estimations provisoires communiquées par l'Insee mercredi 31 mai.

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"Pour la première fois depuis un an, le glissement annuel des prix à la consommation en France descend de son plateau qui se situait autour de 6%", a commenté sur Twitter le chef du département de la conjoncture de l'institut des statistiques, Julien Pouget. Ce recul de l'inflation soulève plusieurs questions auxquelles franceinfo apporte des éléments de réponse.

1Quels sont les secteurs où la baisse de l'inflation est la plus marquée ?

La baisse de l'inflation est principalement liée au ralentissement des prix de l'énergie, qui n'ont progressé que de 2% sur un an en mai, après avoir enregistré un bond de 6,8% en avril. Le recul est net par rapport à l'année 2022, où les prix de l'électricité, du gaz et des carburants avaient même connu une inflation à deux chiffres

"On s'attendait à ce ralentissement de la hausse des prix de l'énergie, parce qu'il y a une forte baisse de la demande de baril de pétrole", commente Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au cabinet d'analyses BDO. Du côté de l'offre, la situation est aussi moins tendue qu'au déclenchement de la guerre en Ukraine, en février 2022. Depuis, "les pays ont diversifié leurs sources d'approvisionnement", analyse l'experte.

Le ralentissement s'observe aussi pour les produits manufacturés, dont le prix a augmenté de 4,1% sur un an en mai, contre 4,6% en avril. Du côté des services, une légère décélération est également notable (+3% en mai, après 3,2% en avril).

2L'alimentation est-elle toujours le moteur de l'inflation ?

Oui, le secteur alimentaire continue de nourrir la hausse des prix à la consommation. Toutefois, un repli semble s'amorcer. Les prix des produits alimentaires ont augmenté de 14,1% sur un an en mai, contre 15% en avril. Dans le détail, la hausse des prix des produits frais s'est poursuivie quasiment au même rythme que le mois précédent, mais le coût des autres produits alimentaires s'est lui renchéri moins rapidement. "Sur l'alimentation, il faut accélérer la baisse", a insisté Bruno Le Maire mercredi matin sur France Inter.

Le ministre de l'Economie a de nouveau pressé les acteurs du secteur de revenir à la table des négociations, pour répercuter le repli des cours des matières premières. "Aujourd'hui, aucune de ces négociations commerciales ne s'est rouverte", a déploré le locataire de Bercy. "Soit les industriels tiennent leurs engagements dans les jours qui viennent, soit j'utiliserai l'instrument fiscal : une taxation pour récupérer les marges et rendre ces marges aux consommateurs", a-t-il réaffirmé.

3Certains produits échappent-ils à cette tendance ?

Seuls les prix du tabac continuent d'accélérer, relève l'Insee. En mai, l'inflation des paquets de cigarettes s'est établie à 9,8% sur un an. Cette hausse est liée à une révision de la grille tarifaire du tabac, comme l'explique le site service-public.fr. Depuis le 1er mai, le prix de nombreux paquets de cigarettes a enregistré une hausse allant de 20 à 90 centimes.

Certains paquets sont désormais affichés à 11 euros dans les bureaux de tabac. En 2024, ce prix devrait être atteint sur l'ensemble des marques, conformément à ce que prévoit la loi de financement de la Sécurité sociale votée en décembre. 

4Le pic de l'inflation est-il passé ?

L'inflation est au plus bas depuis le printemps 2022. "C'est évidemment une donnée dans la bonne direction", a salué le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui juge qu'il est "très probable que nous ayons passé le pic" de la hausse des prix. De son côté, Anne-Sophie Alsif appelle toutefois à la prudence. "Il faut se méfier de cette notion de pic. Il suffit qu'il y ait le moindre événement [sur les marchés mondiaux] et la hausse peut reprendre", rappelle l'économiste.

L'experte se veut toutefois rassurante sur les perspectives dans les prochains mois. "Les prévisions montrent que la baisse de l'inflation va continuer cette année et l'année prochaine". Elle met cependant en garde : "On ne retrouvera jamais les prix d'avant-crise, il y aura toujours de l'inflation, mais il faut qu'elle soit à un niveau acceptable". Dans ses dernières prévisions, publiées fin mars, la Banque de France estime que l'inflation devrait passer en dessous des 3% d'ici la fin de l'année, avant de se stabiliser à 2,9% en 2024 et de redescendre à 2% au cours de l'année 2025.  

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