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Grève du 5 décembre : "On veut un service minimum garanti, avec un tiers du trafic assuré aux heures de pointe", affirme Bruno Retailleau

Le président des sénateurs Les Républicains veut aller jusqu'à une réquisition des salariés grévistes si le service minimum n'est pas garanti, "comme on peut déjà réquisitionner dans les hôpitaux et chez les sapeurs-pompiers".

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Retailleau, devant le palais de l'Elysée, le 5 février 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Pour éviter une paralysie totale de la France avec la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites, Bruno Retailleau veut renforcer la loi sur le service minimum. Le président des sénateurs Les Républicains expose dimanche 24 novembre sur franceinfo une proposition de loi pour garantir un service minimum dans les transports publics de la SNCF et de la RATP. "Le droit de grève, même s'il est constitutionnellement garanti, ce n'est pas un droit absolu, illimité, au blocage de la France régulièrement", estime Bruno Retailleau.

La loi de 2007 sur le service minimum votée par Nicolas Sarkozy n'est pas suffisante ?

Bruno Retailleau : Elle a été un progrès et une première étape mais non, elle n'est pas suffisante. Les Français le constatent à chaque grève massive. C'est finalement une demande. Cette loi crée une exigence pour les grévistes de se déclarer 48 heures à l'avance pour que l'entreprise, par exemple la SNCF, puisse s'organiser. Nous, on veut un service minimum garanti. Avec un tiers du trafic assuré aux heures de pointe, le matin et le soir. Ça veut dire que tout le reste évidemment, c'est l'espace de l'expression de la grève.

Si jamais le nombre de non-grévistes n'est pas suffisant, vous voulez aller jusqu'à la réquisition ?

Bien sûr. Je pense que c'est important, comme on peut déjà réquisitionner dans les hôpitaux et chez les sapeurs-pompiers. Des millions de Français empruntent désormais les transports publics. On a un enjeu écologique et si on veut développer les transports en commun, il faut qu'ils soient réguliers, qu'ils soient sûrs. On ne peut pas prendre la France régulièrement en otage. Evidemment, il faut garantir le droit de grève, il est constitutionnellement garanti. Mais la continuité des services publics est aussi un principe qui a une valeur constitutionnelle donc il faut trouver un point d'équilibre, je propose que ce soit ce service minimum garanti.

Cette grève a lieu le 5 décembre, cette proposition de loi a-t-elle une chance d'être votée d'ici là ?

Non. Une proposition de loi doit d'abord être examinée au Sénat et à l'Assemblée nationale. Est-ce qu'en plus la majorité La République en marche aurait la volonté politique, le courage politique, de reprendre ce texte ? J'en doute. Mais je lance le débat et j'espère qu'elle sera votée au Sénat. Je pense qu'il faut vraiment qu'on puisse avancer et concilier le droit de grève. Mais le droit de grève, même s'il est constitutionnellement garanti, ce n'est pas un droit absolu, illimité, au blocage de la France régulièrement. Il doit s'accompagner en même temps du respect des usagers et du service public.

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