Salon de l'agriculture : ce qu'il faut retenir des déclarations d'Emmanuel Macron
Le Salon de l'agriculture a ouvert ses portes, samedi 25 février, à Paris. Cette édition marque le retour d'une vieille tradition : la visite marathon du président de la République. En 2021, le salon avait été annulé à cause de la pandémie de Covid-19 et, l'année suivante, l'invasion de l'Ukraine avait conduit Emmanuel Macron à écourter son passage.
>> Suivez la visite présidentielle du Salon de l'agriculture dans notre direct.
Cette fois, le chef de l'Etat devrait s'attarder plus longuement à la rencontre des agriculteurs, à l'image de son passage de près de treize heures en 2020. Dès les premières heures du salon, il s'est exprimé sur de nombreux sujets devant les caméras. Voici un résumé de ses principales déclarations.
Un appel à la grande distribution sur les prix
L'inflation s'est invitée au menu des discussions samedi matin. Les prix des produits alimentaires risquent de connaître une hausse significative en mars, à l'issue des négociations tarifaires annuelles entre les distributeurs et les producteurs. A quelques jours de l'échéance, Emmanuel Macron a pris position : "Ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, [ce sont] les distributeurs", a-t-il estimé à l'issue d'un échange avec des éleveurs.
Le contexte d'inflation a aussi été abordé lors d'une table ronde avec des professionnels de la pêche, première étape de sa visite. A cette occasion, le chef de l'Etat a annoncé que l'aide sur les carburants utilisés par les pécheurs serait prolongée jusqu'au mois d'octobre, a rapporté le secrétaire d'Etat à la Mer, Hervé Berville, qui participait aux discussions.
Contre la sécheresse, la promesse d'un "plan de sobriété" pour l'eau
"On sait qu'on sera confronté comme on était l'été dernier à des problèmes de raréfaction" de l'eau, a reconnu le président de la République, alors que la France connaît une sécheresse hivernale record. "Plutôt que de s'organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d'usage, on doit planifier tout ça", a poursuivi Emmanuel Macron, énumérant plusieurs domaines d'action : "mieux récolter l'eau de pluie", "avoir moins de fuites dans les réseaux d'eau" et "mieux répartir l'utilisation de l'eau potable selon les usagers", notamment en "continuant de produire et d'investir sur des rétentions collinaires".
Appliquant à la question de l'eau son désormais fameux constat d'une "fin de l'abondance", le chef de l'Etat a appelé les Français à modérer leur consommation et à aller "vers des comportements de sobriété dans nos pratiques". Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, prévenait mercredi sur franceinfo que des restrictions pourraient être décidées "dès le mois de mars", en lien avec les préfets, pour limiter notamment le remplissage des piscines.
Un rappel de ses réserves sur l'accord commercial avec le Mercosur
Conclu en 2019, mais jamais ratifié, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur fait peser la menace d'une nouvelle concurrence qui inquiète certains éleveurs. Emmanuel Macron a fait écho à ces préoccupations samedi : "Un accord avec les pays du continent latino-américain n'est pas possible s'ils ne respectent pas comme nous les accords de Paris [sur le climat] et s'ils ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires qu'on impose à nos producteurs."
Le texte a pourtant davantage le vent en poupe depuis l'élection de Lula à la présidence du Brésil, et ses promesses d'une autre politique pour la forêt amazonienne. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a affirmé que l'UE espérait signer l'accord d'ici au mois de juillet.
Une défense de la réforme des retraites
Comme souvent, d'autres sujets que l'agriculture se sont invités au Salon à l'occasion de la venue d'Emmanuel Macron. Plusieurs manifestants portant des pancartes l'ont interpellé au sujet de la réforme des retraites. Le chef de l'Etat ne leur a pas répondu, mais il a abordé la question devant des journalistes : "On ne peut pas enlever du pouvoir d'achat aux travailleurs, on ne peut pas baisser les pensions de nos retraités. Il n'y a donc qu'une solution, c'est travailler davantage", a-t-il réitéré.
Une visite en Chine prévue en avril
Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait en Chine "début avril", pour évoquer en particulier la guerre en Ukraine : il souhaite appeler Pékin à "nous aider à faire pression sur la Russie" afin de "stopper l'agression" et "bâtir la paix". Ce qu'il ne juge possible que par "un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.