Manifestation des policiers : un an après une première mobilisation, "rien n'a évolué, tout se dégrade", dénonce un collectif
Les policiers manifestent samedi dans les principales villes de France pour réclamer plus de moyens. Près d'un an après une première mobilisation, Michel Bournat, président du collectif Upni, dénonce des promesses du gouvernement qui "n'ont pas été suivies".
Trois associations de policiers appellent à manifester samedi 16 septembre dans les principales villes de France (Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg et Lille). Les associations demandent toujours plus de moyens près d'un an après la grogne de la profession entre octobre 2016 et janvier 2017 et les annonces du gouvernement. "Rien n'a évolué" et "les promesses n'ont pas été suivies", affirme Michel Bournat, président du collectif libre et indépendant de la police Rhône-Alpes, porte-parole de l’Upni (Union des policiers nationaux indépendants et retraité de la police.
franceinfo : Près d'un an après une première mobilisation, les choses n'ont pas évolué pour votre profession ?
Michel Bournat : Exactement, un an après rien n'a évolué, tout se dégrade et les promesses n'ont pas été suivies. On voit de gros problèmes dans les locaux, sur le matériel. On n'arrive pas à être entendus puisque nous sommes une association asyndicale et apolitique. Malgré différents courriers à l'Élysée et la place Beauvau, ils refusent de nous recevoir donc nous sommes obligés de manifester pour être entendus.
Fin octobre 2016, le gouvernement promettait le déblocage d'une enveloppe de 250 millions d'euros. En février 2017, une loi a assoupli les conditions de légitime défense et alourdi les peines pour outrage. Tout cela n'a-t-il été pas suivi d'effets ?
Cela se met en place doucement concernant la légitime défense mais pour le matériel on ne voit rien venir, rien changer. On n'est pas là pour tout dénigrer, c'est dur de tout changer mais il y a un vrai gaspillage et des économies à faire qui pourraient servir pour du matériel.
Vendredi, sur franceinfo, le président de la police nationale Eric Morvan expliquait qu'il ne recevrait pas les manifestants, que le quotidien des policiers s'était amélioré et qu'il fallait en finir avec les discours misérabilistes. Comment vous réagissez ?
Tout est faux, rien ne va bien, tout est caché. On refuse la médiatisation. Notre manifestation et notre concours photo sur les réseaux sociaux depuis le 6 août, relayé par de nombreux médias, les dérangent énormément. Quand le ministre ou le directeur de la police passent en visite dans un commissariat, on choisit un des plus récents, on loue des plantes, on met des rideaux mais, dans la vie réelle, les commissariats sont assez pourris, délabrés et les vestiaires sont dans les caves. Il y a vraiment une face cachée.
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